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Tristane Banon mobilise avec les féministes contre le viol

Près de 300 personnes ont manifesté samedi à Paris contre les violences faites aux femmes à l'appel d'organisations féministes et de Tristane Banon, romancière qui a porté plainte pour tentative de viol contre Dominique Strauss-Kahn. /Photo prise le 24 se

Près de 300 personnes ont manifesté samedi à Paris contre les violences faites aux femmes à l'appel d'organisations féministes et de Tristane Banon, romancière qui a porté plainte pour tentative de viol contre Dominique Strauss-Kahn. /Photo prise le 24 se - -

PARIS (Reuters) - Près 300 personnes ont manifesté samedi place du Châtelet, à Paris, à l'appel d'organisations féministes et de la journaliste et...

PARIS (Reuters) - Près 300 personnes ont manifesté samedi place du Châtelet, à Paris, à l'appel d'organisations féministes et de la journaliste et romancière Tristane Banon, qui a porté plainte contre Dominique Strauss-Kahn pour tentative de viol.

Le but de ce rassemblement n'est pas de viser un homme - l'ancien directeur général du FMI -, mais de demander que les violences faites aux femmes soient "prises au sérieux", a expliqué la jeune femme.

"Je me suis aperçue qu'il y avait de très, très gros problèmes dans la façon dont la France traitait les agressions sexuelles", a-t-elle dit lors d'une prise de parole.

"Je ne peux pas admettre que ce soir (...) il y aura 208 femmes violées et qu'il n'y en aura que 12 qui osent porter plainte", a-t-elle ajouté en évoquant les statistiques sur les viols par jour en France.

Autour de la romancière, se tenaient des représentantes de Paroles de femmes, des Mariannes de la diversité, des Insoumises, de Droit des femmes.org, du Collectif féministe contre le viol, notamment.

Dans un message lu par le président de son comité de soutien en France, Nafissatou Diallo, la femme de ménage du Sofitel de New York qui avait accusé Dominique Strauss-Kahn d'agression sexuelle, a apporté son soutien à Tristane Banon.

Nafissatou Diallo a répété avoir dit toute la vérité sur ce qui s'était passé dans la suite du Sofitel de Manhattan.

Dans Le Monde, publié samedi, l'ex-procureure adjointe de Manhattan, Lisa Friel, affirme également que la femme de ménage guinéenne "est bien une victime", même si le parquet a renoncé à engager des poursuites en raison du manque de crédibilité de la plaignante.

VERS UNE CONFRONTATION BANON-DSK

Tristane Banon a dit espèrer que Dominique Strauss-Kahn serait jugé en France par une cour d'assises.

La jeune femme a marqué un point dans l'enquête en obtenant, comme l'a annoncé vendredi le parquet de Paris, une confrontation avec Dominique Strauss-Kahn, qui est rentré en France le 4 septembre.

Selon le quotidien Le Parisien, cette confrontation aura lieu la semaine prochaine.

"Evidemment que j'ai peur, évidemment que ça ne va pas être rassurant de me retrouver face à lui", a dit Tristane Banon en évoquant le face à face attendu avec Dominique Strauss-Kahn.

Une enquête préliminaire est en cours depuis juillet, après la plainte déposée plus de huit ans après les faits présumés, qui se seraient déroulés en 2003.

Dominique Strauss-Kahn a déjà été entendu par la police à son retour de New York, où il a bénéficié d'un abandon des poursuites au pénal dans l'affaire du Sofitel.

Tristane Banon a annoncé lundi dernier qu'elle contesterait un éventuel classement sans suite de sa plainte. Elle a en effet la possibilité de saisir un juge d'instruction pour solliciter une autre analyse, si le parquet classe l'affaire.

La jeune femme affirme que Dominique Strauss-Kahn, qu'elle était venue interviewer, s'est jeté sur elle et qu'elle n'a pu échapper au viol qu'après un pugilat.

L'ancien directeur général du Fonds monétaire international a qualifié le 18 septembre son récit relatant des faits censés s'être déroulés en 2003 à Paris "d'imaginaire" et "calomnieux".

Il a déclaré aux policiers avoir essayé d'embrasser Tristane Banon mais a nié toute agression sexuelle.

Le parquet de Paris doit trancher prochainement sur le sort à donner à sa plainte - ouverture d'une information judiciaire ou classement sans suite.

Dans l'hypothèse où les faits seraient confirmés, Tristane Banon pourrait se heurter à un problème de prescription si l'enquête ne retenait que le chef d'agression sexuelle, prescrit au bout de trois ans, et non la tentative de viol.

Pauline Mevel et Gérard Bon, édité par Jean-Loup Fiévet