Tribune sur le harcèlement sexuel: "On ne laissera plus faire", assure Laurence Rossignol

La ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes a salué, dimanche sur BFMTV, la tribune contre le sexisme et le harcèlement sexuel publiée par 17 anciennes ministres.

"Au quotidien, il faut systématiquement remettre à sa place celui qui dépasse la ligne jaune." C'est en ces termes que Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes, a appelé dimanche sur BFMTV à en finir avec la loi du silence et à dénoncer avec la plus grande fermeté les auteurs de sexisme et de harcèlement sexuel. Et d'ajouter encore:

"On ne se laissera plus faire. J’espère qu’un peu partout, il y aura des femmes qui demain matin iront au travail et se diront ‘nous non plus on ne laissera plus faire’"

La ministre socialiste s'exprimait quelques heures après la publication d'une tribune signée par 17 anciennes ministres pour dire stop au sexisme et au harcèlement sexuel, publiée suite aux révélations faites sur le député Denis Baupin. "Sans hésiter, j’aurai pu la signer", a déclaré Laurence Rossignol à propose de cette pétition. "Je suis très heureuse de retrouver dans cette tribune deux propositions que j’ai faites cette semaine", a-t-elle ajouté en mentionnant l’allongement du délai de prescription de 3 à 6 ans pour toute une série de délits, dont ceux de harcèlement sexuel, et la possibilité pour les associations compétentes de porter plainte en lieu et place des victimes.

Des "mœurs archaïques qui nous pèsent"

Laurence Rossignol a souligné que le sexisme et le harcèlement sexuel ne sont malheureusement pas l'apanage de la sphère politique: 

"Le monde politique est surexposé mais le harcèlement sexuel, les lourdeaux dragueurs que les femmes doivent supporter, les blagues grasses sur lesquelles on doit faire semblant de sourire, cela concerne tous les milieux."

"Moi je ne laisse rien passer", a martelé la ministre, appelant les femmes à être "solidaires pour opposer [notre résistance] à ces mœurs archaïques qui nous pèsent qui nous font perdre notre temps et qui nous ramènent à être des femmes toujours vues comme des objets sexuels". Laurence Rossignol a enfin lancé un appel aux homme: "Oubliez 30 secondes que nous sommes des femmes pour ne voir qu’en nous les professionnelles que nous sommes, les chefs que nous sommes". 

Ma. G.