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Traitée de "poissonnière" à l'Assemblée, la députée insoumise Mathilde Panot demande "excuses" et "sanction"

Mathilde Panot lors d'une manifestation devant l'usine Lubrizol à Rouen, le 26 septembre 2020

Mathilde Panot lors d'une manifestation devant l'usine Lubrizol à Rouen, le 26 septembre 2020 - LOU BENOIST © 2019 AFP

Dans la vidéo des débats mardi soir à l'Assemblée, on entend clairement qu'un député lance "la poissonnière!", sans pouvoir l'identifier, avant une intervention de Mathilde Panot à la tribune.

Qualifiée de "poissonnière" mardi soir dans l'hémicycle par un "député LaREM" selon elle, la députée LFI Mathilde Panot a réclamé mercredi des "excuses" et une "sanction" après cette "insulte sexiste".

"Ce n'est pas une question personnelle. C'est notre institution qui ne doit pas laisser passer ça. Il y a beaucoup trop de sexisme à l'Assemblée nationale", a-t-elle affirmé auprès de l'AFP.

"Je rappelle qu'il y avait eu des bêlements lors d'une prise de parole de la députée Alice Thourot (LaREM) ou que mes collègues Clémentine Autain (LFI) et Elsa Faucillon (PCF) avait été traitées de "petites connes" par le député Meyer Habib (UDI)", a poursuivi l'élue du Val-de-Marne.

Dans la vidéo des débats mardi soir, on entend clairement qu'un député lance "la poissonnière!", sans pouvoir l'identifier, avant une intervention de Mathilde Panot à la tribune.

"Je défendrai chacun des collègues victimes de sexisme"

Mise au courant, la députée Insoumise a protesté une heure plus tard lors d'un rappel au règlement pour "fait personnel".

"Si je veux faire ce rappel au règlement, c'est parce que je crois qu'il est important que notre Assemblée ne laisse pas passer ce genre d'insulte sexiste. Je défendrai chacun des collègues parlementaires qui sont victimes de sexisme", a-t-elle alors expliqué.

Mathilde Panot indique avoir reçu le soutien de plusieurs collègues y compris de LaREM, comme la présidente de la commission des Lois, Yaël Braun-Pivet.

Mercredi, elle a adressé un courrier au président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, en réclamant une "sanction" contre "Monsieur Pierre Henriet", député LaREM de Vendée, à qui elle attribue l'insulte. Sollicité par l'AFP, ce dernier n'a pas fait de commentaire.

Mathilde Panot ajoute qu'une autre insulte lui a été lancée, "la folle", par un "député LREM" et demande une "identification sans délai de l'auteur" de ces propos, également audibles dans la vidéo des débats.

"Vif brouhaha"

Lors de l'incident, le président de séance David Habib (PS) a déclaré "ne pas être au courant de ce qui a été dit", mais transmettre au président de l'Assemblée nationale l'interpellation de Mathilde Panot.

"Si des propos graves, sexistes, ont été tenus, je pense que le président de l'Assemblée nationale prendra les dispositions et les décisions qui s'imposent", a souligné le parlementaire socialiste.

David Habib a par ailleurs provoqué la colère de Mathilde Panot en l'appelant à plusieurs reprises "Madame Batho", l'ancienne ministre de l'Ecologie, également parlementaire (non-inscrite).

Mercredi soir, à nouveau au perchoir, il a indiqué que le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand (LaREM), allait "rassembler les éléments" et "aura l'occasion de s'exprimer" sur le sujet.

A ce stade, le compte-rendu des débats, disponible sur le site de l'Assemblée, ne mentionne pas les propos évoqués, mais décrit un "vif brouhaha".

C.V. avec AFP