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Toulouse: la préfecture prend un arrêté pour interdire une campagne d'affichage anti-vaccination

Un panneau antivaccins à Toulouse

Un panneau antivaccins à Toulouse - Capture d'écran Twitter

La mairie de la ville rose avait recensé au moins neuf panneaux alertant sur les supposés dangers de la vaccination contre le Covid-19.

Quelques semaines après l'apparition d'une campagne d'affichage anti-vaccination à Toulouse, la préfecture de la Haute-Garonne a pris un arrêté, ce samedi, pour l'interdire, a-t-elle indiqué dans un communiqué.

"L’arrêté interdit cette campagne et impose à l’annonceur, à l’association 'Réinfocovid', et à l’affichiste, la société 'Luchetta peinture et sérigraphie', de procéder au retrait de ces affiches dans le délai de 72 heures à compter de la notification de l’arrêté qui a été effectuée ce jour", poursuit le préfet.

Cette interdiction intervient après un signalement au procureur du tribunal judiciaire de Toulouse concernant cette campagne comportant "de fausses informations sur la vaccination contre le Covid-19".

Au moins neuf panneaux publicitaires

Depuis le début de l'été, la ville rose a fait l'objet d'une intense campagne de publicité antivaccin, au nez et à la barbe des pouvoirs publics. La mairie, dirigée par Jean-Luc Moudenc, avait indiqué à nos confrères de France Bleu en avoir recensé au moins neuf panneaux publicitaires.

Le premier panneau est apparu en juillet, le long du très fréquenté boulevard de l'Embouchure, dans le quartier des Minimes. En bas de l'affiche blanche et bleu clair, on repère la trace de deux organisations, l'autoproclamé "Conseil scientifique indépendant" ainsi que "Réinfo Covid".

Dans la communauté médicale locale, ces panneaux irritent. D'abord, car ils sont factuellement faux. Ils évoquent un effet secondaire grave pour 100 injections d'un vaccin contre le Covid-19. Or, selon les chiffres de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), 147.960.500 injections de vaccins anti-Covid avaient été réalisées au 21 juillet 2022 en France. Sur toutes ces injections, 175.474 cas déclarés d'effets indésirables ont été observés, dont 76% étaient non graves, 24% graves. Des données bien inférieures aux chiffres avancés par la campagne toulousaine, d'autant que "cas déclaré ne signifie pas que l'effet est imputable au vaccin".

Clément Boutin Journaliste BFMTV