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Politique

Thème 2: Politique internationale

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Jean-Jacques Bourdin et Jacques Attali font un tour d’horizon de l’actualité internationale : Etats-Unis, Iran, Birmanie…

J-J B : On va rester dans la politique internationale avec les élections américaines dans un an. Est-ce que vous trouvez que nous conduisons une politique très atlantiste actuellement ?
J A : Non je ne peux pas dire ça, je pense qu’on a une politique étrangère qui est occidentale, comme elle l’a toujours été ; évidemment si nous rejoignons l’OTAN, enfin le commandement intégré, ce sera très différent mais pour l’instant ce n’est pas le cas.

J-J B : Il ne faut pas ?
J A : Moi je ne suis pas favorable au fait de rejoindre le commandement intégré tel qu’il est aujourd’hui, je pense qu’il faut aujourd’hui penser au monde assez différemment. Je pense aussi que la priorité n’est pas de s’aligner sur un Président des Etats-Unis qui est en fin de mandat et qui s’enlise dans un Irak dans lequel nous n’avons rien à faire. Au-delà de ça, je pense que notre politique pour l’instant, est assez équilibrée.

J-J B : Lorsque vous lisez Emmanuel Todd, historien démographe qui dit « il serait légitime que l’Iran ait l’arme nucléaire », comment réagissez-vous ?
J A : Je ne suis pas d’accord mais c’est un homme intéressant mais il a l’art de trouver la façon de faire les titres en se mettant là où personne ne va. C’est vrai qu’il dit de façon assez intéressante dans son article qu’il ne voit pas pourquoi l’interdire à l’un et pas à l’autre, évidemment l’Iran n’est pas un pays comme les autres donc on ne peut pas tolérer que l’Iran tel que le pays est en ce moment détienne l’arme nucléaire. Il est évident que l’instabilité que créerait l’Iran lorsqu’elle s’approchera de l’arme nucléaire est inacceptable.

J-J B : Il faut donc absolument que des sanctions internationales soient renforcées ?
J A : Moi j’ai pris depuis longtemps la position qui consiste à dire que la situation se compare à Munich, est ce qu’on va céder comme à Munich sachant que ce serait préparer à pire.

J-J B : Donc il ne faut pas céder ?
J A : Non, il faut créer les conditions pour que ça n’ait pas lieu.

J-J B : Et comment faire ?
J A : La première des choses ce sont les sanctions, la deuxième chose c’est d’encourager l’évolution du régime iranien autant qu’il est possible, ce qui est très difficile de faire les deux à la fois et en même temps est extrêmement ferme. Après tout, on a fait reculer l’Afrique du Sud, la dictature qui voulait l’arme nucléaire, on a fait reculer le Brésil, on est en train de faire reculer la Corée du Nord, il n’y a donc pas de raison de ne pas arriver à la même chose.

J-J B : Rapprochons-nous de Gandhi, avec la Birmanie, est ce que vous trouvez l’encore que l’attitude du Gouvernement français est suffisante concernant la Birmanie ?
J A : Je ne veux pas me mettre en situation de critiquer la France sur ce sujet mais c’est une situation épouvantable et il est évident que les sanctions doivent être extrêmes. Gandhi était aussi concerné par l’arme nucléaire puisque l’Inde et le Pakistan possèdent l’arme nucléaire.

La rédaction-Bourdin & Co