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Politique

Thème 2: Le projet de loi sur le pouvoir d'achat

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« L’ensemble des mesures sur le pouvoir d’achat devrait représenter un mois de salaire en plus »

J-J B : Parlons de ce fameux pouvoir d’achat. J’ai entendu Mme Lagarde nous dire que nous allions bénéficier d’un mois de salaires en plus en 2008 grâce aux mesures prises, vous êtes d’accord ?
X B : L’ensemble des mesures qui ont été prises et notamment depuis l’élection du Président de la République, commence aujourd’hui à représenter effectivement un mois sur l’ensemble des mesures qui seront prises sur 2007 et 2008 parce que n’oublions pas une chose, c’est qu’avec les heures supplémentaires, avec les mesures qui ont déjà été prises, déjà, en terme de pouvoir d’achat et vous y ajouter les mesures que nous allons encore prendre avec le texte qui sera présenté demain au Conseil des Ministres sur le déblocage des fonds de participation sur la prime.

J-J B : Ça c’est de l’argent qui appartient déjà aux salariés ?
X B : Oui, qui appartient aux salariés, mais aujourd’hui ce n’est pas dans leurs poches. Soyons concrets, la seule chose qui compte pour les salariés c’est de savoir si oui ou non ils vont en avoir plus sur leur fiche de paie et sur leur compte en banque. Nous allons donc demain présenté un texte important avec trois mesures : il y a le déblocage des fonds de participation, ensuite, pour les entreprises dans lesquelles il n’y a pas de participation on donne la possibilité pour les chefs d’entreprise de verser une prime de 1000 euros et il n’y aura pas de charge donc plus facile à verser, et enfin le troisième point qui est ce qu’on appelle la monétisation mais je préfère parler du paiement des jours de RTT. Ce paiement part d’un constat simple, c’est qu’aujourd’hui les jours de RTT appartiennent aux salariés et nous voulons justement arrêter d’imposer d’en haut des mesures, nous voulons rendre les choses possibles et que sur le terrain, dans les entreprises, les salariés puissent avec les chefs d’entreprise décider. Il faut se demander si on garde les jours de RTT pour se reposer ou si on se les fait payer pour avoir davantage de pouvoir d’achat. Ce que nous voulons c’est permettre à chacun d’en discuter dans l’entreprise et de faire ce choix. Vendredi dernier j’étais dans une entreprise, dans une scierie en Seine et Marne, j’ai rencontré les salariés, les délégués syndicaux, tous les syndicats et enfin le chef d’entreprise, et j’ai vraiment le sentiment que ce dispositif va marcher parce qu’on a arrêté de vouloir décider et imposer tout d’en haut.

J-J B : Je voudrais du concret, il me reste dix RTT en 2007, est ce que je vais voir mon chef d’entreprise pour lui demander de me les payer ?
X B : Si vous décider d’augmenter votre pouvoir d’achat il va vous les payer à partir du moment où le dispositif va s’appliquer, c'est-à-dire avec un effet au 1er janvier 2008.

J-J B : Donc il me paiera mes journées de RTT de 2007 à partir de janvier 2008 ?
X B : A partir de 2008, entre le moment où le texte sera voté à l’Assemblée c'est-à-dire avant Noël, au Sénat en tout début d’année, avec un effet rétroactif au 1er janvier 2008.

J-J B : Mes journées de RTT 2007 seront payées ?
X B : Elles le seront si c’est votre choix, dans la limite de dix jours pour l’année 2007.

J-J B : Et pour l’année 2008 aussi ?
X B : Pour l’avenir on veut discuter avec les partenaires sociaux de la question de la durée du travail et des négociations salariales. Là on est sur un dispositif pour l’année 2007 parce que nous pensons qu’il y a aujourd’hui des mesures à prendre des maintenant sur le pouvoir d’achat. Vous m’avez demandé d’être concret alors par exemple quelqu’un qui est au SMIC, qui déciderait de se faire payer cinq jours de RTT ça lui fera 370 euros de prime qui vont être versés en contre partie de ces jours de RTT que le salarié ne prendra pas. Il faut savoir que ces jours de RTT seront mieux payés qu’un jour normal. Ils seront payés entre 10 et 25% de plus dans la mesure où ça sera payé comme des heures supplémentaires.

J-J B : Autre question, hier j’avais Jérôme Chartier, député UMP qui travaille sur le pouvoir d’achat et qui propose la création d’un droit à l’intéressement pour tous : les entreprises qui font des bénéfices seraient tenues d’en reverser un pourcentage déterminé par la loi à leurs salariés. Jérôme Chartier nous parlait de 10% environ. Vous êtes favorable à cette idée, est ce qu’elle sera contenue dans le projet de loi ?
X B : Ça ne figure pas aujourd’hui dans les propositions du Gouvernement, je sais que ça va figurer dans des amendements.

J-J B : Mais vous êtes favorable, oui ou non, à cette idée ?
X B : Oui je suis favorable à l’idée générale de développer l’intéressement.

J-J B : Mais à cette idée précise, que toutes les entreprises soient dans l’obligation, au titre de l’intéressement, de partager les bénéfices avec les salariés ?
X B : La proposition de Jérôme Chartier ne figure pas dans le texte gouvernemental. Tout à l’heure, nous avons une réunion de groupe avec les parlementaires UMP, ils vont certainement parler. On va également en parler dès cette semaine avec le débat sur le pouvoir d’achat.

J-J B : Mais est ce que vous êtes prêt à soutenir cette idée ?
X B : L’idée en question précisément je ne la connais pas en détail. Je ne suis pas du genre à me planquer pour ne pas répondre donc je vais vous dire : l’idée de développer l’actionnariat des salariés et l’intéressement, cela m’intéresse, parce que vous ne pouvez pas avoir en permanence l’annonce de bénéfices très importants de la part des entreprises et les salariés qui attendent en se demandant quand leur salaire augmente. Quand vous avez des très grands groupes qui font des milliards d’euros de bénéfices, ce que j’attends aussi en tant que Ministre du Travail et de la Solidarité, c’est qu’il y ait aussi un retour pour les salariés.

J-J B : Mais pourquoi ne pas mettre cette idée dans le projet de loi alors ?
X B : Parce que déjà sur ce texte on nous reproche de vouloir aller vite, certains nous disent qu’on veut aller vite. On a déjà sorti des mesures comme la question des RTT, la question de la participation, le déblocage des 1000 euros, et vous savez que sur ces sujets là, quand vous touchez au droit du travail, vous êtes tenu en France en vertu d’une loi du 31 janvier 2007, d’en parler avec les partenaires sociaux, voila pourquoi il y aura le 19 décembre une grande conférence sociale voulue par le Président de la République avec le Premier Ministre, avec tous les partenaires sociaux.

La rédaction-Bourdin & Co