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Politique

Taubira en singe: "Minute" doit payer 10.000 euros d’amende

La ministre de la Justice Christiane Taubira

La ministre de la Justice Christiane Taubira - AFP

Le jugement de l'hebdomadaire Minute pour avoir comparé Taubira à un singe dans sa une du 13 novembre 2013 a été rendu ce jeudi. Le directeur de la publication écope de 10.000 euros d'amende.

Le tribunal correctionnel de Paris a livré son verdict, ce jeudi. Le directeur de la publication de l'hebdomadaire d'extrême droite Minute, Jean-Marie Molitor, a été condamné jeudi à 10.000 euros d'amende pour sa Une qui avait comparé la ministre de la Justice Christiane Taubira à un singe.

Ainsi, le juge a suivi en partie les réquisitions du parquet, qui avait souhaité trois mois de prison avec sursis en plus de l'amende à l'encontre du directeur de la publication, Jean-Marie Molitor.

Retour sur les faits

Retour sur les faits: le 13 novembre 2013, Minute avait publié, en couverture de son édition, une photo de la garde des Sceaux, avec ce titre: "Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane". La ministre visée avait dénoncé des propos "d'une extrême violence" niant son "appartenance à l'espèce humaine". Responsables politiques de tous bords, militants antiracistes et anonymes lui avaient apporté leur soutien.

Une comparaison "méprisante" selon le procureur

Peu de temps auparavant, Christiane Taubira avait été la cible de propos racistes du même acabit: une jeune fille lors d'une manifestation d'opposants au mariage homosexuel et une ex-candidate FN aux municipales dans les Ardennes.

Une "surenchère" dénoncée par la procureure, Aurore Chauvelot, pour qui le délit d'injure publique raciale est constitué: "Comparer Madame Taubira à un singe, c'est méprisant, c'est outrageant". "Le choix éditorial fait par Minute est clair et assumé", "vous condamnerez ce choix éditorial", avait-elle lancé aux juges de la chambre de la presse.

Une couverture de "mauvais goût" selon Minute

Dans la presse comme devant les enquêteurs, Jean-Marie Molitor, absent à l'audience, s'était défendu de tout racisme, reconnaissant seulement une couverture de "mauvais goût".

Selon son directeur de publication, l'hebdomadaire n'est "pas un journal d'extrême droite", mais un titre "libre et indépendant". Il a assumé cette une, selon lui issue d'un "travail collectif".

A.-L. B., Jé. M. & C. P. avec AFP