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Tarn-et-Garonne: les élus s'augmentent de 23%

Le siège du conseil départemental du Tarn-et-Garonne, à Montauban.

Le siège du conseil départemental du Tarn-et-Garonne, à Montauban. - BFMTV

Les élus du conseil départemental du Tarn-et-Garonne ont pris la décision d'augmenter leurs indemnités de 23%, après la hausse démographique constatée dans le département. L'ancien numéro un du département, Jean-Michel Baylet, crie au scandale.

Pour Jean-Michel Baylet, cette hausse ne passe pas. Les élus du Tarn-et-Garonne ont décidé d'augmenter de 23% leurs indemnités, au grand dam de l'ex-président du département, qui crie au "scandale" et dénonce une augmentation financée sur le dos du contribuable. "Une telle augmentation est unique. Il faut avoir perdu la raison pour vouloir se servir de la sorte et se dotter de telles sommes financées par l'impôt des contribuables", déplore Jean-Michel Baylet, au micro de BFMTV.

Une hausse liée à la démographie

Légalement pourtant, cette augmentation est autorisée, car indexée sur la hausse démographique. Selon le dernier recensement, la population du Tarn-et-Garonne a dépassé la barre des 250.000 habitants. "On augmente les indemnités des élus parce que nous venons de passer la tranche des 250.000 habitants" dans le Tarn-et-Garonne, ce qui permet légalement aux conseillers de prétendre à une augmentation, a ainsi fait valoir le nouveau président du conseil départemental, Christian Astruc (ex-divers gauche, élu avec les voix de droite), mardi soir, en séance.

Lors de la première session de la nouvelle assemblée, la nouvelle majorité a d'abord proposé une hausse de 33% des indemnités des élus. Mais le groupe socialiste a demandé que cette hausse soit ramenée à 23% et que trois emplois-jeunes soient embauchés. C'est cette proposition qui a finalement été votée par 23 élus, tandis que les 7 conseillers PRG votaient contre.

De son côté, le président du département, Christian Astruc, assure toutefois que les chiffres sont largement en deçà. "Je conteste ce chiffre de 23%. L'augmentation, selon qu'il s'agit d'un conseiller départemental ou du président du conseil départemental, est entre 0,3 et 3%", explique-t-il.

Augmentations "scandaleuses" et "indécentes"

Le président du Parti radical de gauche, Jean-Michel Baylet -qui a perdu en avril la présidence du département qu'il occupait depuis 29 ans- a protesté contre ces augmentations qu'il a qualifiées de "scandaleuses" et d'"indécentes". "Cela fait 200.000 euros de plus par an sur le budget du département. On aurait pu utiliser autrement cet argent, surtout venant de ceux qui ont fait campagne sur le thème des économies", a-t-il lancé.

Cas particulier: le montant de l'indemnité de président du conseil départemental double, pour passer de 2.500 euros brut à 5.000 (dans la moyenne des indemnités de président de département). Cela est présenté comme un rattrapage car l'indemnité du sortant, Jean-Michel Baylet, était plafonnée car cumulée avec sa rémunération de sénateur.

A.S. avec Thibaut Cheminant, Maxime Meunier et AFP