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Politique

Syrie : Sarkozy sur les plates-bandes de Hollande

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La journée de mercredi a été particulièrement violente à Alep en Syrie. Une journée également marquée par la confirmation d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU le 30 août… et par une sortie de Nicolas Sarkozy.

La bataille d’Alep est loin d’être terminée. Le régime de Bachar al-Assad a lancé 20 000 soldats mercredi dans une opération terrestre d'envergure pour reprendre les quartiers sous contrôle de l'opposition. Cette offensive intervient au lendemain de la promesse du président Bachar al-Assad de "purger" le pays des "terroristes". L'Observatoire syrien des droits de l'Homme parle de la journée la plus violente depuis le début du soulèvement d'Alep, le 20 juillet dernier.

« La Syrie n’est pas une priorité pour la communauté internationale »

En France, le ministère des Affaires étrangères a confirmé ce mercredi que le Conseil de sécurité de l'Onu se réunirait le 30 août prochain « pour traiter de la situation en Syrie ». Pour les associations de soutien aux Syriens, cette réunion ne signifie rien et ils n’en attendent rien. « Ils vont marquer le coup, déplorer, condamner… Et après les Russes vont utiliser le veto, s’est confié sur RMC Salam Kawakibi, directeur du centre d'Initiative pour une réforme arabe et soutien de l'Armée syrienne libre. Le dossier syrien ne représente pas une priorité pour la communauté internationale. On critique la Russie et la Chine mais la réalité c’est que l’hypocrisie occidentale est beaucoup plus grave et affecte plus la situation en Syrie que la position très claire des Russes ».

Sarkozy sort de son silence

C'est dans ce contexte que Nicolas Sarkozy est sorti de son silence. L'ancien président de la République s'est entretenu mardi par téléphone avec Abdebasset Sieda, le Président du Conseil national syrien, principal organe politique de l'opposition. Dans un communiqué commun, publié par la suite, les deux hommes réclament clairement une action rapide de la communauté internationale pour éviter des massacres. Pour eux, la situation syrienne a de grandes similitudes avec la crise libyenne.

« Que Nicolas Sarkozy ne vienne pas nous donner de leçon »

Pour la majorité présidentielle, cette sortie de l’ancien chef de l’Etat n’est pas justifiée. « Il faut toujours un peu d’humilité quand on est un ancien président de la République, estime par exemple Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale. La Libye ça a été fait sous mandat de l’ONU que nous-mêmes, dans l’opposition, avons soutenu dans tous ces moments car c’était la position de la France. Il serait bon que Nicolas Sarkozy s’inspire de tout cela et surtout qu’il ne vienne pas nous donner de leçon après avoir fait défiler sur les Champs-Elysées Bachar al-Assad il y a si peu de temps ».

« Normal que Sarkozy se lève et dise que ça ne peut pas continuer »

Phillipe Juvin, secrétaire national de l'UMP, pense au contraire que Nicolas Sarkozy est tout à fait dans son rôle quand il s’exprime sur le dossier syrien : « Le président Sarkozy a une expérience évidente de ce genre d’affaires, je vous rappelle la Libye. Quand il voit que son pays qui a su prendre de bonnes décisions à un moment, préside le Conseil de sécurité de l’ONU et le convoque pour le 30 août alors que tous les jours, des gens meurent, il est normal que Nicolas Sarkozy, en homme d’Etat, se lève et dise qu’on ne peut pas continuer comme ça ».

La Rédaction, avec Céline Martelet