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Syndicats et PS dénoncent l'"autisme" du gouvernement

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PARIS (Reuters) - Le gouvernement a pris le risque d'une radicalisation du mouvement contre la réforme des retraites en ne répondant pas aux actions...

PARIS (Reuters) - Le gouvernement a pris le risque d'une radicalisation du mouvement contre la réforme des retraites en ne répondant pas aux actions à répétition des salariés, ont estimé mardi responsables politiques et syndicaux.

Pour cette nouvelle journée de grèves et de manifestations, les syndicats espèrent une mobilisation plus intense que lors des précédents épisodes. Fait nouveau, certains secteurs prévoient des mouvements illimités ou reconductibles, les décisions étant prises chaque jour en assemblée générale.

Pour le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, "le gouvernement prend le risque de cette radicalisation".

"On est un des rares pays où il peut y avoir quatre manifestations avec deux à trois millions de personnes dans les rues sans que le gouvernement ne dise rien, il n'y a même pas de rencontre", a-t-il déploré sur France 2.

"Le sentiment qui est en train de s'installer, c'est que gouvernement ne peut comprendre que s'il y a blocage", a-t-il poursuivi. "Je lance un dernier appel au gouvernement (...) le gouvernement doit écouter, il doit entendre, il doit proposer une solution".

Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, accuse dans Le Parisien/Aujourd'hui en France le gouvernement de vouloir "chercher l'usure".

"Ceux qui radicalisent sont du côté du gouvernement et du président de la République", déclare-t-il.

Bloquer le pays "n'est pas l'objectif mais ça peut être la conséquence de l'autisme du gouvernement", prévient aussi Bernard Thibault.

RADICALISATION

Pour la journée de mardi, il annonce "des niveaux de mobilisation exceptionnels et sans doute plus élevés que les fois précédentes". La CGT prévoit 244 manifestations au total, contre 230 lors de la journée du 2 octobre et 232 le 23 septembre.

Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière, s'est dit confiant, malgré la poursuite de l'examen de la réforme des retraites au Sénat, qui a adopté lundi soir la mesure repoussant de 65 à 67 ans l'âge de départ à la retraite à taux plein, quel que soit le nombre de trimestres cotisés.

"Tant qu'un dossier n'est pas fini, on peut toujours le gagner, c'est l'expérience qui me conduit à dire ça", a-t-il déclaré sur Europe 1.

Sur LCI, le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon, a dit espérer une "intensification de la mobilisation".

"Le gouvernement a décidé d'opposer systématiquement un mur à la mobilisation sociale, ce qui n'est pas une bonne manière de faire vivre la démocratie en France", a-t-il estimé.

"Si nous avons une situation de conflit, d'intensification, de radicalisation, c'est directement la conséquence non pas des mesures de fermeté du gouvernement mais probablement d'orgueil du président de la République, qui refuse les négociations", a poursuivi Benoît Hamon.

L'ancien premier secrétaire du PS, François Hollande, a demandé au gouvernement de "faire en sorte que ce mouvement trouve son débouché politique".

Il "devrait entendre la colère, trouver les formes du dialogue et modifier le texte en conséquence, et il ne le fait pas", a-t-il dénoncé sur Canal+.

Le rôle du Parti socialiste est à ses yeux de préparer "une autre réforme des Français, financée et juste", au cas où il reviendrait aux affaires à l'issue de l'élection présidentielle de 2012.

Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse