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Supprimer l'ISF n'est pas prioritaire vu le déficit, juge Fabius

L'idée de supprimer ou de réduire l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) n'est pas pertinente en France vu la situation critique des finances publiques, estime l'ex-Premier ministre socialiste Laurent Fabius. Ce projet est à l'étude pour cette année,

L'idée de supprimer ou de réduire l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) n'est pas pertinente en France vu la situation critique des finances publiques, estime l'ex-Premier ministre socialiste Laurent Fabius. Ce projet est à l'étude pour cette année, - -

PARIS (Reuters) - L'idée de supprimer ou de réduire l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) n'est pas pertinente en France vu la situation...

PARIS (Reuters) - L'idée de supprimer ou de réduire l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) n'est pas pertinente en France vu la situation critique des finances publiques, a estimé jeudi l'ex-Premier ministre socialiste Laurent Fabius.

Ce projet est à l'étude pour cette année, avec l'idée de supprimer en même temps le "bouclier fiscal", un dispositif de reversement qui profite essentiellement aux contribuables les plus riches.

Laurent Fabius, qui participa à la création de cet impôt dans les années 1980 sous la présidence de François Mitterrand, a estimé sur RTL que ce débat était incongru au moment où l'Etat devrait plutôt se concentrer sur la réduction des déficits creusés par la crise financière.

"Lorsque M. Sarkozy aura fini son quinquennat, il y aura près de 2.000 milliards d'euros de dettes. Nous avons avec ce gouvernement 150 milliards d'euros de déficit chaque année", a rappelé Laurent Fabius.

"Est-ce que le moment est choisi (...) pour se dire qu'on va supprimer 4,5 milliards d'euros (de recettes - NDLR) et le faire au bénéfice des gens qui ont la chance d'être les plus fortunés ? C'est une absurdité", a-t-il ajouté.

L'ISF est payé, moyennant de nombreuses conditions et aménagements possibles, par les personnes détentrices d'un patrimoine d'une valeur d'au moins 790.000 euros.

Nicolas Sarkozy et la droite le combattent aux motifs, notamment, qu'il pénaliserait certains détenteurs de biens immobiliers ayant pris de la valeur au fil des ans mais n'ont pas de revenus, ou parce qu'il favoriserait l'évasion fiscale.

Il est question, soit d'en remonter le seuil à 1,3 million d'euros de patrimoine, exonérant ainsi les "moins riches des riches", soit de le supprimer purement et simplement.

Le ministre du Budget François Baroin avait paru initialement, le week-end dernier, privilégier la voie d'un aménagement, solution qui permettait, avec la suppression du bouclier fiscal, de ne pas affecter les recettes globales. Mais Nicolas Sarkozy a insisté mardi sur l'idée de suppression pure et simple.

Sur France Info, la ministre de l'Economie Christine Lagarde a déclaré jeudi que le gouvernement étudiait diverses pistes pour, selon elle, rendre l'imposition sur le patrimoine plus simple, plus juste et plus productive.

"Il ne va pas si bien que ça, cet impôt, puisque depuis Michel Rocard on a essayé de mettre des plafonnements, puis des plafonnements des plafonnements puis des boucliers. C'est quand même le signe que cet impôt-là, il est un peu malade", a-t-elle déclaré.

"Je voudrais d'une fiscalité qui ne soit pas une fiscalité punitive mais une fiscalité incitative à l'investissement dans notre pays", a-t-elle ajouté.

Thierry Lévêque, Marc Angrand