BFMTV
Politique

Superprofits chez TotalEnergies: pour François Ruffin, "on est dans un moment d'indécence"

Invité sur BFMTV, le député insoumis de la Somme estime que le gouvernement "aurait dû intervenir depuis longtemps", estimant que les actionnaires de TotalEnergies "se gavent" en profitant de la crise.

Sur BFMTV ce dimanche, François Ruffin a "appelé à l'unité de la nation" alors qu'un appel à la grève générale a été lancé par de nombreux syndicats, dans la lignée de la mobilisation de plusieurs raffineries en France. Un mouvement que le député insoumis de la Somme soutient, affirmant que l'écart de richesse dans le pays est trop important.

"On est dans un moment d'indécence. En haut ça se gave toujours plus, les salaires des PDG ont doublé l'année dernière et les dividendes sont à des niveaux record (...) et de l'autre côté, on a un rationnement avec des gens qui se rationnent y compris sur la nourriture qu'ils mettent dans leur assiette", dénonce François Ruffin.

"Il faut que le plafond, en haut, soit redescendu. Et que le plancher, en bas, soit relevé sur les salaires", plaide-t-il.

"Le gouvernement aurait dû intervenir depuis longtemps"

Alors que le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, a augmenté son salaire de 52%, la direction de l'entreprise refuse d'augmenter les salariés à hauteur de 10%. Les négociations, qui ont tourné court, n'ont débuté qu'après trois semaines de grève.

"Le gouvernement aurait dû intervenir depuis longtemps" dans cette crise, estime François Ruffin, mais pas seulement pour donner raison aux revendications des grévistes.

Bien sûr il faut qu'il y ait une part du pactole pour les salariés de chez Total. Mais [il faut] qu'il aille à l'ensemble des Français!" propose François Ruffin, qui demande à ce que le pouvoir exécutif prenne les choses en main. "On demande que le gouvernement dise 'non, on va revenir à un peu de décence commune et faire que ces dizaines de milliards soient repartagés entre les Français'"

Selon lui, les superprofits accumulés par TotalEnergies devraient être attribués "aux services publics, aux automobilistes." François Ruffin rappelle par ailleurs que les bénéfices de TotalEnergies sont en partie "tirés sur la guerre en Ukraine, sur une essence à plus de deux euros le litre."

"Ils se gavent sur cette crise. Et normalement, il ne doit pas y avoir de profiteurs de crise", estime-t-il.

Ariel Guez