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Soutien timide de la majorité à Michèle Alliot-Marie

Jean-François Copé et Christian Jacob, respectivement secrétaire général de l'UMP et président du groupe UMP à l'Assemblée, ont affiché un soutien mesuré à Michèle Alliot-Marie après de nouvelles révélations sur ses vacances en Tunisie. /Photo d'archives/

Jean-François Copé et Christian Jacob, respectivement secrétaire général de l'UMP et président du groupe UMP à l'Assemblée, ont affiché un soutien mesuré à Michèle Alliot-Marie après de nouvelles révélations sur ses vacances en Tunisie. /Photo d'archives/ - -

PARIS (Reuters) - Deux des principaux dirigeants de l'UMP ont exprimé mercredi un soutien très mesuré à la ministre des Affaires étrangères Michèle...

PARIS (Reuters) - Deux des principaux dirigeants de l'UMP ont exprimé mercredi un soutien très mesuré à la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie, après de nouvelles révélations sur ses vacances en Tunisie.

Les parents de la ministre ont confirmé mardi avoir acheté, pendant les vacances avec leur fille, une société civile immobilière à l'homme d'affaires tunisien Aziz Miled, présenté comme proche du régime Ben Ali. On savait déjà que la ministre avait voyagé gratuitement deux fois à bord de son jet privé pendant ses congés.

Sur RTL, le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé a assuré qu'il n'avait pas lu l'hebdomadaire satirique.

"Je ne sais rien de cette affaire, je n'ai même pas lu l'article (...) je ne peux rien vous dire d'autre, je n'ai pas la capacité de réagir à chaud sur tous les sujets", a-t-il expliqué.

"La lassitude vient du sentiment de harcèlement. Pour nous tous, c'est lourd à vivre, parce que derrière tout ça, ce sont des attaques personnelles, des blessures", a-t-il ajouté.

Sur Canal+, Christian Jacob, président du groupe UMP à l'Assemblée, a également expliqué qu'il venait de découvrir l'affaire dans la presse et ne souhaitait rien en dire, renvoyant aux explications de la ministre. "Elle s'est exprimée très largement, je n'ai pas à y revenir, je découvre les choses dans la presse ce matin", a-t-il déclaré.

Les parents de Michèle Alliot-Marie, qui possédaient déjà 13% de la société civile immobilière d'Aziz Miled ont finalisé le rachat total le 30 décembre, durant les vacances avec leur fille, pour un montant nominal de 755.000 dinars, soit 325.000 euros, écrit le Canard enchaîné, documents à l'appui.

La ministre, qui présente Aziz Miled comme une victime du régime Ben Ali, a protesté, expliquant qu'on cherche à l'atteindre à travers ses parents nonagénaires. L'affaire, dit-elle, relève de leur vie privée.

Son père a publiquement pris sa défense mardi, indiquant qu'il avait lui-même choisi ce lieu de vacances et en avait profité pour finaliser un achat prévu de longue date. Il dit aussi avoir payé le séjour dans l'hôtel d'Aziz Miled, dont les factures n'ont toujours pas été produites à ce jour par la ministre ou sa famille.

La gauche demande la démission de Michèle Alliot-Marie depuis ses déclarations très critiquées du 11 janvier, trois jours avant la chute de Zine ben Ali, à l'Assemblée nationale. Elle avait suggéré que la France mette son savoir-faire en matière de maintien de l'ordre au service du régime Ben Ali.

On sait aujourd'hui que le 12 janvier, la ministre a donné son accord à l'exportation vers la Tunisie de grenades lacrymogènes, finalement stoppée par les douaniers à l'aéroport de Roissy le jour même de la fuite du président tunisien en Arabie saoudite.

Thierry Lévêque, édité par Henri-Pierre André