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Sous les régionales, la bataille feutrée des présidentiables PS

Préparatifs de documents en vue des élections régionales, à Marseille. Officiellement tout à la campagne des régionales, les présidentiables socialistes ont mis leurs ambitions en sourdine depuis le début de l'année mais chacun a continué à avancer ses pi

Préparatifs de documents en vue des élections régionales, à Marseille. Officiellement tout à la campagne des régionales, les présidentiables socialistes ont mis leurs ambitions en sourdine depuis le début de l'année mais chacun a continué à avancer ses pi - -

par Laure Bretton PARIS - Officiellement tout à la campagne des régionales, les présidentiables socialistes ont mis leurs ambitions en sourdine...

par Laure Bretton

PARIS (Reuters) - Officiellement tout à la campagne des régionales, les présidentiables socialistes ont mis leurs ambitions en sourdine depuis le début de l'année mais chacun a continué à avancer ses pions pour préparer l'après-élection.

Au soir du second tour des régionales, le 21 mars, Martine Aubry et Ségolène Royal sauront ainsi si elles ont gagné leur pari.

Pour le premier secrétaire, mal élue à la tête du Parti socialiste en novembre 2008 puis ébranlée par le revers des européennes de juin dernier, le PS doit remporter un maximum de régions afin qu'elle puisse conforter son statut de chef de l'opposition en vue de la présidentielle de 2012.

Pour l'ex-rivale présidentielle de Nicolas Sarkozy, candidate à un nouveau mandat en Poitou-Charentes, l'enjeu consiste à réaliser le meilleur score possible pour émerger de la "vague rose" annoncée et préserver ses chances de rebondir au niveau national.

Aucun autre présidentiable - Laurent Fabius, François Hollande, Manuel Valls, Pierre Moscovici ou Dominique Strauss-Kahn - n'est impliqué personnellement dans la bataille des régionales mais ils sont loin d'être restés inactifs.

L'ancien premier secrétaire François Hollande distille à longueur d'interviews ses idées pour les primaires présidentielles au PS, qu'il souhaite voir organisées le plus tôt possible, au printemps 2011.

Certains de ses proches et de ceux de Ségolène Royal ont signé fin février une tribune appelant à une alliance du PS avec le Centre voire les "gaullistes sociaux" pour l'emporter en 2012.

Même le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) est sorti de sa réserve début février.

"LES APPETITS S'AIGUISENT"

"Si vous me demandez si, dans certaines circonstances, je pourrais me reposer (la question d'une candidature), la réponse est 'oui'", a déclaré Dominique Strauss-Kahn.

Commentaire de Benoît Hamon, porte-parole du PS : "Quand à la clé il y a une candidature présidentielle et la chance réelle de l'emporter, les appétits s'aiguisent".

Pour Gaël Sliman, de l'institut BVA, "DSK" et Martine Aubry sont les deux seuls "vrais" présidentiables socialistes. "Ils ont fait le trou face à tous les autres", estime l'analyste.

L'ancien Premier ministre Laurent Fabius, qui se dépeint en "sage actif" du Parti socialiste, a assuré que lui-même, Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn étaient d'accord pour ne pas se présenter les uns contre les autres lors des primaires.

La remarque a fait bondir l'entourage de Ségolène Royal, qui y voit le signe qu'une opération "tout sauf Royal" se prépare pour l'après-régionales.

"Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce n'est pas le bon timing. On parlera de tout ça après les régionales", déclare Guillaume Garot, député-maire de Laval et l'un des derniers fidèles de la présidente de Poitou-Charentes.

Depuis l'automne, Ségolène Royal a choisi de s'effacer de la scène politique et médiatique nationale pour se consacrer entièrement à sa réélection régionale.

Pour la première fois depuis son échec présidentiel face à Nicolas Sarkozy, en 2007, elle concourt sur son nom et "elle a besoin d'une victoire. Elle sort de deux défaites cruelles, la présidentielle et le congrès" de Reims, commente un proche.

"Je ne me laisserai pas marcher dessus", assène Ségolène Royal dans Le Monde Magazine, qui lui consacre sa Une sous le titre "L'effrontée".

Mêlant reproche sur l'honnêteté des scrutins internes passés et menace de se présenter hors du parti, elle prévient : "Si les primaires ne sont pas correctes, s'il y a de la triche, je reprendrai ma liberté".