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Une majorité de Français ne veut pas d’un référendum sur l’appartenance de la France à l’UE

Un manifestant brandit une pancarte "Frexit (de gauche bien sûr) tu m'excites" lors d'une manifestation à Nantes contre la loi Travail, le 28 juin 2016.

Un manifestant brandit une pancarte "Frexit (de gauche bien sûr) tu m'excites" lors d'une manifestation à Nantes contre la loi Travail, le 28 juin 2016. - Loïc Venance - AFP

55% des Français ne souhaitent pas que soit organisé un référendum sur un "Frexit", ou sortie de la France de l'Union européenne, selon un sondage Elabe pour BFMTV publié ce mercredi.

Après le "Brexit", un référendum sur un "Frexit" (pour "French exit")? Une majorité de Français (55%) ne souhaite pas qu'un tel référendum sur une sortie de la France de l'Union européenne soit organisé en France dans la foulée de la victoire du "Leave" au Royaume-Uni la semaine dernière, selon un sondage Elabe "L'Opinion en direct" pour BFMTV publié ce mercredi.

Dans le détail, alors que les modalités du divorce britannique ne sont pas encore connues, 55% des participants à cette enquête ont répondu qu'ils ne voulaient pas d'un référendum sur l'appartenance de la France à l'UE (30% de "non, pas vraiment", 25% "non, pas du tout") et 45% ont affirmé le vouloir (19% de "oui plutôt" et 26% de "oui, tout à fait"). Plus précisément, ce sont les tranches d'âge 18-24 ans et les 65 ans et plus, de même que les sympathisants de gauche et ceux de la droite et du centre, qui y sont le plus opposés.

84% des sympathisants FN pour un référendum

"60% des Français âgés de 18 à 24 ans, 66% de ceux âgés de 65 ans et plus et 73% des cadres et professions intellectuelles supérieures ne souhaitent pas l’organisation d’une telle consultation en France. A l’inverse, 54% des Français âgés de 35 à 49 ans et 64% des ouvriers souhaitent sa tenue", décrypte Yves-Marie Cann, directeur des études politiques chez Elabe.
Par ailleurs, "69% des sympathisants de gauche et 77% des sympathisants de la droite et du centre ne souhaitent pas que soit organisé un référendum sur l’appartenance de la France à l’Union européenne, alors que 84% des sympathisants Front national le désirent."

L'idée d'une consultation des Français sur un maintien de la France au sein de l'UE a été poussée par les eurosceptiques, Marine Le Pen en tête, dès l'annonce des résultats du scrutin britannique vendredi dernier. La présidente du FN a dit vouloir devenir "Madame Frexit": "L'Europe sera au coeur des prochaines élections présidentielles" au printemps 2017, a-t-elle affirmé.

Quant à savoir quelle pourrait être l'issue d'un tel référendum, un autre sondage publié ce mercredi donne l'avantage au maintien de la France dans l'UE: 45% des Français privilégieraient cette option contre 33% qui opteraient pour la sortie, avec toutefois une très large part de 22% d'indécis, selon cette enquête TNS Sofres OnePoint pour Le Figaro, RTL et LCI.

Le "Brexit", une mauvaise chose pour 52% des Français

Autre enseignement de notre sondage: les Français très partagés sur le "Brexit". 52% pensent que c’est une mauvaise chose pour l’UE (dont 15% estimant que c’est "une très mauvaise chose" et 37% "une assez mauvaise chose"), et 48% le voient comme une bonne chose pour l’UE (dont 28% estimant que c’est "une assez bonne chose" et 20% "une très bonne chose").

"Les Français estimant que c’est une mauvaise chose pour l’UE sont aussi ce qui se révèlent traditionnellement les plus favorables au projet européen: les 18-24 ans (64%) et, dans une moindre mesure, les 25-34 ans (54%) et les 65 ans et plus (55%), mais également les cadres et professions intellectuelles supérieures (58%). A l’opposé, les 35-49 ans (54%) et les ouvriers (54%) estiment majoritairement que le vote britannique est une bonne chose pour l’UE", analyse encore Yves-Marie Cann.
"En termes politiques, le clivage ne se fait pas sur une opposition classique droite-gauche (59% des sympathisants de gauche et 53% des sympathisants de droite estimant que c’est une mauvaise chose), mais sur une opposition partis de gouvernement-partis contestataires, 76% des sympathisants FN estimant que c’est une bonne chose."

Enfin, une dernière question fait l'objet d'un consensus assez large: 67% des répondants jugent que les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE ne sont pas à la hauteur de la situation provoquée par le "Brexit" (20% estimant qu’ils ne sont "pas du tout" et 47% "pas vraiment" à la hauteur), contre 32% qui estiment qu'ils le sont ("plutôt" pour 26% des sondés ou "tout à fait" pour 6%).

V.R.