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40% des Français se disent favorables à un gouvernement autoritaire

40% des Français se disent favorables à un gouvernement autoritaire, selon un sondage Ifop pour Atlantico publié lundi.

40% des Français se disent favorables à un gouvernement autoritaire, selon un sondage Ifop pour Atlantico publié lundi. - Fred Dufour - AFP

67% des Français affirment être attirés par un gouvernement technocratique, selon un sondage Ifop pour Atlantico publié ce lundi. 40% des sondés se disent par ailleurs favorables à un pouvoir politique autoritaire.

Pas si attachés à la démocratie, les Français? Selon un sondage Ifop pour Atlantico publié lundi, 40% se disent favorables à un pouvoir politique autoritaire "quitte à alléger les mécanismes de contrôles démocratiques s'exerçant sur le gouvernement".

40% ont répondu être d’accord (12% tout à fait d’accord, 28% plutôt d’accord), 60% pas d’accord (30% plutôt pas d’accord, 30% pas du tout d’accord) avec l'énoncé suivant: “certains pensent que la France doit se réformer en profondeur pour éviter le déclin mais qu’aucun homme politique élu au suffrage universel n’aura le courage de mener à bien ces réformes et que dans ce contexte il faudrait que la France soit confiée à à un pouvoir autoritaire, quitte à alléger les mécanismes de contrôle démocratique s’exerçant sur le gouvernement",

Dans le détail, on observe un fort clivage gauche-droite, les personnes interrogées étant d’autant plus susceptibles d’être favorables à un gouvernement autoritaire qu’elles se situent à droite de l’échiquier politique : 23% y sont favorables chez les sympathisants du Front de gauche, 33% chez ceux du Parti socialiste, 47% chez ceux des Républicains, 60% chez ceux du Front national. 

67% des Français séduits par le recours aux experts

Par ailleurs, 67% des Français estiment qu'il faudrait que la direction du pays soit confiée à des experts non élus qui réaliseraient les réformes nécessaires mais impopulaires.

A la question: "Certains pensent que la France doit se réformer en profondeur pour éviter le déclin mais qu’aucun homme politique élu au suffrage universel n’aura le courage de mener à bien ces réformes et que dans ce cadre, il faudrait que la direction du pays soit confiée à des experts non élus qui réaliseraient ces réformes nécessaires mais impopulaires. Vous personnellement, êtes-vous tout à fait d’accord, plutôt d’accord, plutôt pas d’accord ou pas d’accord du tout avec cette opinion?", 67% ont dit être d’accord (23% tout à fait d’accord, 44% plutôt d’accord) et 33% pas d’accord (20% plutôt pas d’accord, 13% pas du tout d’accord).

Là aussi, on observe un clivage gauche-droite, toutefois un peu moins marqué: la proportion de personnes qui s’y disent favorables est de 51% chez les sympathisants du Front de gauche, 54% pour ceux du PS, 80% chez ceux des Républicains, et 76% chez ceux du FN.

Ce chiffre est aussi corrélé au niveau d’éducation: Il apparaît que moins le niveau d’éducation est élevé, plus la proportion de gens qui s’y disent favorables augmente: 73% chez les personnes ayant un niveau inférieur au baccalauréat, 68% pour celles ayant le baccalauréat, 68% chez les niveaux bac+2, et 55% chez les personnes ayant un diplôme supérieur.

"La République des experts trouve un certain écho"

"La question de la 'République des experts', terme déjà utilisé en 2007 lorsque Nicolas Sarkozy fut critiqué pour avoir constitué la 'Commission Attali' afin de trouver des pistes de croissance, trouve aujourd’hui un certain écho avec le même Jacques Attali, qui a déclaré être prêt à se présenter à la prochaine élection présidentielle si aucun candidat ne s’emparait de ses propositions", explique l’institut de sondages.

"Dans un contexte où l’action politique semble peu suivie d’effets, le recours aux experts séduit aujourd’hui deux tiers des Français", commente-t-il encore.

Enquête menée en ligne du 28 au 30 octobre 2015 auprès d’un échantillon de 1.013 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

V.R.