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Politique

Séparatisme: Castex dit "l'urgence à agir" face à des élus inquiets

Le Premier ministre Jean Castex lors d'une réunion à Evry sur le projet de loi sur le séparatisme, le 9 décembre 2020

Le Premier ministre Jean Castex lors d'une réunion à Evry sur le projet de loi sur le séparatisme, le 9 décembre 2020 - Thomas SAMSON / AFP

Le Premier était en déplacement à Evry ce mercredi pour une réunion avec des acteurs locaux sur le "rôle important" de la "prévention" contre la radicalisation.

Jean Castex a souligné ce mercredi soir "l'urgence à agir" contre l'islamisme, après avoir rencontré des acteurs locaux de l'Essonne très inquiets par la radicalisation de certains jeunes. Après avoir défendu son projet de loi sur le séparatisme en Conseil des ministres, le Premier ministre a présidé une réunion de la Cellule départementale de lutte contre l'islamisme et le repli communautaire (Clir). Puis il a rencontré des acteurs locaux pour souligner, outre l'aspect répressif, le "rôle important" de la "prévention" de la radicalisation.

"Il y a urgence à agir (...) Je suis étonné qu'on me demande encore si c'est bien le moment de faire cette loi, en pleine crise sanitaire. Ne nous masquons pas le visage. La République doit réagir. Elle va le faire avec une loi, mais surtout avec des actions constantes de terrain. En dégageant des moyens", a-t-il promis lors de cette rencontre avec des élus, des responsables associatifs et des enseignants parfois pessimistes.

"On me dit que c'est une loi autoritaire, autoritariste. Mais c'est un débat théorique. Vous avez besoin d'outils sur le terrain. Ce sera plus long à se débarrasser du phénomène dont nous parlons que de la crise sanitaire d'ailleurs", a-t-il ajouté.

"Une situation gravissime" en primaire

Le maire d'Evry-Courcouronnes, Stéphane Beaudet, lui a fait part de son "sentiment que le combat est déjà perdu", évoquant une "situation gravissime" dans le primaire, "quand des enfants rentrent à la maison le soir et me disent qu'ils se sont fait passer pour un musulman pour être tranquille dans la cour".

Charline Avenel, rectrice de l'Académie de Versailles, dont dépend l'Essonne, a rapporté que pendant la semaine d'hommage à l'enseignant décapité Samuel Paty, "on est intervenu dans un collège qui témoignait d'une situation critique. On ne pouvait pas enseigner l'origine du monde, regarder des statues grecques en arts plastiques".

Un représentant de la cellule Valeurs républicaines a parlé d'une augmentation des signalements à "trois à quatre faits par jour au niveau académique".

Mélanie Rostagnat avec AFP Journaliste BFMTV