BFMTV
Politique

Selon Adrien Quatennens, le gouvernement "veut s'attaquer aux chômeurs" et non au chômage

L'exécutif envisage de durcir les sanctions contre les chômeurs qui ne chercheraient pas assez activement un emploi. Ce mercredi soir sur BFMTV, le député insoumis, élu dans le nord, Adrien Quatennens, a dénoncé cette initiative et l'argumentaire d'Emmanuel Macron.

L'exécutif envisage de renforcer le contrôle de l'activité des chômeurs dans la recherche d'empois et de durcir les sanctions en cas d'efforts jugés insuffisants. Mercredi soir, Emmanuel Macron a déclaré: "Il faut s'assurer que chacun recherche l'emploi qui peut être offert et que quand un emploi correspond à ses compétences il le prend. C'est normal, il n'y a rien de choquant". Sur notre antenne dans la soirée, le député insoumis élu dans le nord, Adrien Quatennens, s'est opposé à cette vision des choses.

Il a d'abord placé Emmanuel Macron dans la filiation de François Hollande et de Nicolas Sarkozy, posant qu'il y avait une "profonde continuité entre Emmanuel Macron et ses prédécesseurs car loin de la révolution qu’il promettait, il utilise les mêmes éléments de langage". "C’est la feuille de route du Medef et depuis plus de vingt ans on nous la chante", a-t-il enchaîné. 

Quatennens dénonce "un gouvernement fainéant"

Notant que le chômage tuait "14.000 personnes directement par an en France", il a reproché au sommet de l'Etat de ne pas prendre en compte la situation de pénurie d'emplois. "On a un gouvernement assez fainéant qui, plutôt que de s’attaquer au chômage, veut s’attaquer aux chômeurs", a-t-il dénoncé. 

Le parlementaire a livré d'autres statistiques encore: "86% des embauches en France se font en contrat court. 92% des embauches sont des contrats de moins de six mois. On prend le problème par le mauvais bout. Si on croit solutionner le problème du chômage simplement avec ces contrôles accrus, c’est d’abord ne pas voir une réalité: une large majorité des personnes qui sont dans une situation de recherches sont en situation de recherches actives. Les chômeurs cherchent du boulot. C’est un mythe que le chômage volontaire."

Il a vu dans les paroles d'Emmanuel Macron une dichotomie: "Il y a un profond déséquilibre dans sa politique. Il montre qu’il ne fait pas confiance aux chômeurs, et pourtant il n’arrête pas de nous appeler au pari de la confiance dans le dialogue social avec les ordonnances dont on voit bien qu’elles ne créeront pas plus d’emplois, sinon qu’elles favoriseront l’emploi précaire, ou le pari de la confiance dans le capital avec ce budget qui est déséquilibré."

Robin Verner