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Selfies et verre de lait... Gabriel Attal a arpenté le Salon de l'agriculture dans le calme

Le Premier ministre était présent au Salon de l'agriculture ce mardi. Soucieux d'occuper le terrain et d'effacer les images chaotiques de l'ouverture de l'événement ce week-end, il a notamment rencontré les éleveurs et les syndicats agricoles.

Posant pour des selfies ou un verre de lait à la main, le Premier ministre Gabriel Attal a arpenté ce mardi 27 février le Salon de l'agriculture, dans un calme qui contrastait avec le tumulte qui avait accompagné son inauguration samedi 24 février par Emmanuel Macron.

"C'est très important de se parler", a redit le Premier ministre peu après son arrivée vers 7 heures à un éleveur qui lui confiait "attendre beaucoup" de l'exécutif pour sa profession.

Après avoir levé un verre de lait devant la salle de traite des vaches, Gabriel Attal a d'emblée accusé, sur RTL, les responsables du Rassemblement national d'être les "passagers clandestins" de la crise agricole, pointant leur "incohérence absolue". Il a souhaité distinguer le "malaise" et la "détresse" des agriculteurs des actions menées samedi par certains d'entre eux, "instrumentalisées" selon lui par le RN.

Rencontres avec les syndicats

Le chef du gouvernement a ensuite rencontré les syndicats agricoles et petit-déjeuné avec les filières professionnelles. Puis, il a débuté la déambulation proprement dite malgré quelques cris de "Marine Le Pen présidente!" ou de "Frexit!".

Le Premier ministre français Gabriel Attal s'entretient avec des éleveurs lors de sa visite au Salon international de l'agriculture à Paris, le 27 février 2024.
Le Premier ministre français Gabriel Attal s'entretient avec des éleveurs lors de sa visite au Salon international de l'agriculture à Paris, le 27 février 2024. © Dimitar DILKOFF / AFP
Le Premier ministre français Gabriel Attal pose pour un selfie alors qu'il visite les stands représentant le département de Mayotte lors du Salon international de l'agriculture à Paris, le 27 février 2024.
Le Premier ministre français Gabriel Attal pose pour un selfie alors qu'il visite les stands représentant le département de Mayotte lors du Salon international de l'agriculture à Paris, le 27 février 2024. © Dimitar DILKOFF / AFP

Il a notamment pu admirer la vache égérie Oreillette dont il a observé le "calme" dans le brouhaha du Salon. "Tant que les gens sont respectueux", elle est calme, a répondu l'agricultrice qui l'accompagne.

Le Premier ministre français Gabriel Attal (C) caresse la vache normande "Oreillette" lors de sa visite au Salon international de l'agriculture à Paris, le 27 février 2024.
Le Premier ministre français Gabriel Attal (C) caresse la vache normande "Oreillette" lors de sa visite au Salon international de l'agriculture à Paris, le 27 février 2024. © Dimitar DILKOFF / AFP
Le Premier ministre français Gabriel Attal regarde un porc lors de sa visite au Salon international de l'agriculture à Paris, le 27 février 2024.
Le Premier ministre français Gabriel Attal regarde un porc lors de sa visite au Salon international de l'agriculture à Paris, le 27 février 2024. © Dimitar DILKOFF / AFP

Quelques instants plus tôt, un éleveur laitier qui avait participé au blocage de l'A7 pendant le mouvement de colère agricole l'a appelé à ne pas user de "mots provocateurs", comme le chef de l'État, Emmanuel Macron, à qui il a reproché des termes "exécrables".

Lors de la venue d'Emmanuel Macron samedi, il n'y avait selon lui "pas de gens extrêmes" mais "des gens extrêmement en colère". "Leur envoyer 1.000 CRS, ce n'était pas quelque chose à faire, ce n'est pas l'image du Salon", a-t-il ajouté en référence aux heurts qui ont émaillé l'arrivée du président de la République samedi. "Il y a eu des scènes qui étaient inacceptables", a répondu le Premier ministre, "manifestement, il y avait des personnes qui étaient venues pour bordéliser".

Le stand du géant laitier Lactalis a été à nouveau occupé par des manifestants de la Confédération paysanne, réclamant une meilleure rémunération de leur production.

Le RN vient "butiner"

Le chef du gouvernement s'était déjà rendu dimanche soir après sa fermeture au Salon, affirmant que ce dernier n'était "ni un cirque médiatique, ni un cirque politique, ni un cirque militant". L'exécutif est soucieux d'occuper le terrain et d'effacer les images inédites de l'ouverture chaotique du Salon, sur fond d'une crise agricole installée depuis plus d'un mois.

Marine Le Pen et Jordan Bardella "viennent butiner sur cette crise, expliquer qu'ils auraient toutes les solutions", a estimé le Premier ministre sur RTL. Mais "en 40 ans" de Parlement européen, le RN n'a "absolument rien fait, rien proposé, parce qu'il y a une incohérence absolue du Rassemblement national qui vote pour la PAC (Politique agricole commune) une fois, contre la PAC la fois suivante".

"Notre ennemi, ce n'est pas l'étranger, c'est la loi du marché débridée", avait insisté dimanche Gabriel Attal. "Car renoncer à commercer, c'est condamner notre agriculture à sombrer."

Le Premier ministre a reçu ces dernières semaines pendant de longues heures les syndicats agricoles et formulé trois salves de réponses, sans tout à fait convaincre la profession malgré la levée des blocages.

O.E. avec AFP