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Ségolène Royal croit aux deuxièmes chances

Ségolène Royal, candidate aux primaires socialistes pour 2012, a visité une "Ecole de la deuxième chance" dans l'Essonne avant d'aller saluer les salariés licenciés de l'usine de biscuits Lu du groupe Danone de Ris-Orangis. "Il faut montrer que si on a éc

Ségolène Royal, candidate aux primaires socialistes pour 2012, a visité une "Ecole de la deuxième chance" dans l'Essonne avant d'aller saluer les salariés licenciés de l'usine de biscuits Lu du groupe Danone de Ris-Orangis. "Il faut montrer que si on a éc - -

par Laure Bretton RIS-ORANGIS, Essonne (Reuters) - "Il faut montrer que si on a échoué une fois, la deuxième devra être la bonne": la leçon de...

par Laure Bretton

RIS-ORANGIS, Essonne (Reuters) - "Il faut montrer que si on a échoué une fois, la deuxième devra être la bonne": la leçon de Ségolène Royal a beau être adressée à des jeunes en échec scolaire en banlieue parisienne, elle cadre à merveille avec ses ambitions présidentielles ravivées.

De nouveau sur le terrain, la candidate à la candidature socialiste pour 2012 visite une "Ecole de la deuxième chance" (E2C) dans l'Essonne avant d'aller saluer les salariés licenciés de l'usine de biscuits Lu du groupe Danone de Ris-Orangis.

Un déplacement aux côtés de la "France qui souffre et qui se bat" pour l'ancienne candidate à l'Elysée, qui refuse toutes les questions "polémiques" sur la compétition entre présidentiables du PS à laquelle elle a donné un coup d'accélérateur.

"Aujourd'hui, je ne parle pas du PS", insiste-t-elle, trois jours après la convention du parti sur l'égalité réelle, où tous ont fait mine de ne pas penser à la primaire présidentielle, prévue pour l'automne prochain.

Elle dialogue avec des jeunes en formation. Michaël dit son "bonheur" de travailler après trois ans d'inactivité, Alexandre parle de son "rêve" de devenir maître-chien.

Pour tous, sans diplôme ni qualification, l'E2C est un tremplin vers une formation diplômante, un pied remis à l'étrier. Sur les 650 stagiaires qui sont passés par l'E2C de Ris-Orangis depuis 2004, 90% ont trouvé un travail.

"FAUT S'ACCROCHER"

"Faut s'accrocher", souligne Ségolène Royal qui se relance dans la course présidentielle trois ans après son échec face à Nicolas Sarkozy en faisant fi de sondages moins étincelants que pour Dominique Strauss-Kahn ou Martine Aubry. "Il faut montrer que si on a échoué une fois, la deuxième devra être la bonne".

"Comme vous à l'élection ?", lance Samir, déclenchant l'hilarité de la candidate. "Bonne réussite", lance Ségolène Royal avant de se lever. "Vous aussi, peut-être... en 2012".

Un kilomètre plus loin, la présidente de la région Poitou-Charentes rencontre les anciens ouvriers de Lu, devant les grilles de la plus grosse usine de biscuits d'Europe fermée par Danone en 2001, dont les bâtiments ont été rasés depuis.

En 2002, à quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle, le candidat socialiste Lionel Jospin avait été cueilli à froid par une délégation de salariés qui réclamaient une intervention de l'Etat pour empêcher ces licenciements.

"Si à chaque fois qu'il y a un plan social, il faut nationaliser...", avait répliqué le Premier ministre avant de tourner les talons, ce qui lui avait été reproché dans son camp.

Mais après dix ans de mobilisation, la cour d'appel de Paris a jugé le 2 décembre dernier que les licenciements des "petits Lus" étaient "sans cause réelle et sérieuse", condamnant Danone à des dommages et intérêts.

Un "combat juste, difficile et victorieux" contre "le grand capital financier", salue Ségolène Royal, essuyant les larmes d'un délégué syndical avant d'énoncer ses propositions contre ces "entreprises qui écrasent les salariés".

Au diapason avec l'extrême gauche, elle veut interdire les licenciements boursiers, instaurer un "contrôle préalable des entreprises du CAC 40 qui font beaucoup de profits" avant un plan de licenciement et exiger le remboursement de toutes les aides publiques versées aux entreprises qui licencient.

Loin des "discours sur la moralisation du capitalisme financier" - un thème cher à Nicolas Sarkozy -, celle qui s'enorgueillit d'avoir sauvé le constructeur automobile Heuliez ou la lingerie Aubade dans sa région Poitou-Charentes, parle "solutions concrètes" et "volontarisme économique".

Depuis 2007, l'antienne n'a pas changé: "Quand les politiques veulent, ils peuvent".

Edité par Yves Clarisse