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Politique

Sécurité : Sarkozy en fait-il trop ?

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Après une visite chahutée du Chef de l'Etat dans leur département, deux hauts fonctionnaires de la Manche ont été mutés. Résultat : la sécurité autour des déplacements de Sarkozy ne cesse d'être renforcée. Explications.

De plus en plus de policiers, des rues bloquées, des habitants réveillés... Les déplacements de Nicolas Sarkozy toujours plus sécurisés. Donnez votre avis et racontez vos anecdotes et désagréments éventuels dans le forum ci-dessous.

Alors que Nicolas Sarkozy est aujourd'hui en visite à l'Isle-Adam dans le Val-d'Oise, Nicolas Comte, secrétaire général du syndicat général de la police Force Ouvrière donne son point de vue sur la polémique autour des déplacements de plus en plus sécurisés du Chef de l'Etat : « la sécurité du président a été augmentée depuis que Nicolas Sarkozy a pris ses fonctions. Plusieurs centaines de policiers ont été mobilisés ce matin à l'Isle-Adam : 320 CRS sont en place depuis 7h, ainsi que quelques dizaines d'effectifs départementaux, des policiers des brigades anti-criminalité en civil... C'est vrai qu'on est aussi dans un contexte social assez troublé, donc les déplacements deviennent difficiles. Et ce qui s'est passé dans la Manche [ndlr : après une visite de Nicolas Sarkozy, sifflé par des manifestants, le préfet et le directeur de la police du département ont été mutés] a des conséquences. »

 « Chacun va vouloir faire du zèle »

S'il reconnaît l'impératif de sécurité nécessaire autour du Chef de l'Etat, Nicolas Comte pointe aussi du doigt les dérives désormais possibles : « à partir du moment où un directeur départemental de sécurité publique et un préfet se font virer de leur département, on a tendance à renforcer les mesures de sécurité. Souvent, on va mettre le dispositif en place beaucoup plus tôt. Parfois, on ira frapper chez les gens à 6h30 du matin, pour faire déplacer un véhicule. Et puis, on va quelques fois surdimensionner le dispositif, parce que chaque responsable à tous les niveaux de la hiérarchie va vouloir faire du zèle, en se disant "je vais mobiliser le maximum d'effectif pour être sûr qu'il ne se passe rien". Et là où on aurait pu faire le travail avec 200 policiers, on en mobilisera 400 ou 600. Or, si ces effectifs sont là, ils ne sont pas ailleurs.
Et on peut aussi craindre au bout d'un moment une volonté de la part de certains manifestants d'en rajouter pour obtenir le limogeage de hauts responsables. Ça peut amener un défi, rendez-vous compte : des manifestants ont réussi à avoir le siège d'un préfet et celui d'un chef de la police ! ça peut donner des idées à certains... »

La rédaction-Bourdin & Co