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Politique

SeaFrance se dirige vers la liquidation définitive

Le compagnie maritime transmanche SeaFrance ne devrait pas éviter la liquidation définitive lundi prochain devant le tribunal de commerce de Paris, les salariés étant divisés sur la manière de sauver cette filiale de la SNCF. /Photo prise le 16 novembre 2

Le compagnie maritime transmanche SeaFrance ne devrait pas éviter la liquidation définitive lundi prochain devant le tribunal de commerce de Paris, les salariés étant divisés sur la manière de sauver cette filiale de la SNCF. /Photo prise le 16 novembre 2 - -

CALAIS (Reuters) - Le compagnie maritime transmanche SeaFrance ne devrait pas éviter la liquidation définitive lundi prochain devant le tribunal de...

CALAIS (Reuters) - Le compagnie maritime transmanche SeaFrance ne devrait pas éviter la liquidation définitive lundi prochain devant le tribunal de commerce de Paris, les salariés étant divisés sur la manière de sauver cette filiale de la SNCF.

La CFDT Maritime maintient en l'état son projet de Société coopérative et de participation (Scop) malgré les doutes croissants, a déclaré vendredi après-midi Bruno Landy, l'un des porteurs du projet soutenu par cette branche du syndicat.

"Les conditions de financement posées par le gouvernement sont impossibles, il nous met dans une situation inextricable, en proposant que le tribunal entérine la liquidation", a-t-il reconnu devant des journalistes.

Didier Cappelle, secrétaire général CFDT Maritime Nord, a dénoncé "une sale campagne pour tenter de salir ceux qui veulent sauver les emplois", faisant allusion aux critiques de la CFDT nationale contre sa branche maritime.

"Nous vivons une campagne de calomnies. Nous on veut sauver des emplois, on veut vivre, en face je vois des gens qui font de la politique", a dénoncé le syndicaliste.

La CFDT nationale a désavoué la CFDT SeaFrance, à qui elle reproche dans un communiqué "des pratiques frauduleuses" et le fait de ne pas avoir examiné une offre de reprise d'un concurrent, le transporteur maritime danois DFDS.

Selon Didier Cappelle, les instances nationales de son syndicat font allusion à une plainte "déposée il y a deux ans et qui ressort comme par hasard aujourd'hui".

URGENCE

Des salariés non syndiqués de SeaFrance se sont réunis vendredi à Calais pour "faire entendre leur voix".

"On est en train de nous voler notre avenir, de décider de notre sort sur notre dos", a dit Laurence le Gonidec.

Caroline Hayart, l'une des organisatrices de cette réunion, a souhaité "renouer le dialogue avec l'autre candidat à la reprise" en reconnaissant que cette initiative se faisait "dans l'urgence, à deux jours de la décision du tribunal".

Le tribunal de commerce de Paris a placé SeaFrance en liquidation judiciaire avec poursuite de l'activité jusqu'au 28 janvier après avoir refusé deux offres de reprise, l'une de Louis Dreyfus Armateurs (LDA) associé à DFDS, l'autre émanant de la CFDT sous la forme d'une Scop.

Le tribunal de commerce avait ensuite donné un délai supplémentaire aux représentants de la Scop pour proposer un financement du projet, pour le financement duquel le gouvernement a proposé d'utiliser des indemnités des salariés versées par la SNCF après cessation définitive d'activité.

La CFDT Maritime affirme que cette proposition est "irréaliste", les salariés risquant de garder leurs indemnités de licenciement, et demande aux juges la cession de SeaFrance à la Scop et non sa liquidation définitive.

Sauf offre sérieuse de dernière minute, le tribunal de commerce devrait rejeter lundi le projet de Scop non garanti financièrement et liquider la compagnie et ses quelque 800 emplois directs.

Une autre compagnie pourrait alors reprendre la liaison transmanche entre Calais et Douvres.

Pierre Savary, édité par Yves Clarisse