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Politique

Schiappa accuse un député insoumis de gestes sexistes

Marlène Schiappa à l'Assemblée nationale.

Marlène Schiappa à l'Assemblée nationale. - Bertrand Guay - AFP

Ce mercredi sur Twitter, Marlène Schiappa a accusé Ugo Bernalicis, député France insoumise élu dans le Nord, d'avoir eu des gestes déplacés à l'égard de sa consœur du gouvernement, Brune Poirson, pendant que celle-ci s'exprimait au micro de l'Assemblée nationale. Ugo Bernalicis soutient qu'il entendait seulement moquer la proximité entre le gouvernement et la finance.

Au départ, il s'agissait d'un échange entre la secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, Brune Poirson, et la députée France insoumise, Mathilde Panot, députée élue dans le Val-de-Marne, sur la politique écologique du gouvernement, et, entre autres, le mode de consommation encouragé par l'exécutif. Mais, ce mercredi, si cette dernière séance de questions au gouvernement a connu une nouvelle polémique, c'est en raison des gestes accomplis par Ugo Bernalicis, député France insoumise élu dans le Nord, durant l'intervention de Brune Poirson, et des intentions que leur a prêtées Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes. Celle-ci, sur Twitter, a en effet accusé le membre de l'opposition de sexisme. 

"Sororité" 

Elle a ainsi déclaré: "Pendant que Brune Poirson répondait à une question Ugo Bernalicis de la France insoumise faisait des gestes très agressifs vers elle et s’est mis à... lui envoyer des baisers avec les mains !" Elle a ensuite généralisé: "Voilà ce que doivent subir les femmes en politique quand elles s’expriment... Sororité."

Sur notre antenne, le président de l'Assemblée nationale, François de Rugy, a réagi: "Dans l’hémicycle, je suis souvent obligé de rappeler à l’ordre les uns et les autres, sur des bancs divers, pour qu’ils aient un comportement respectueux les uns vis-à-vis des autres". Il a enchaîné:

"Je condamne tous ces dérapages, notamment ces gestes qui peuvent donner l’impression qu’il y a une forme de mépris ici, une forme de violence là, ou même du sexisme. Ce n’est pas parce que telle ministre est une femme qu’on doit se permettre une telle familiarité que peut-être on ne se permettrait pas avec un ministre homme."

Ugo Bernalicis livre ses explications 

Mais le parlementaire visé a protesté, expliquant dans sa réponse à la secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes que son attitude était politique: "Je mimais les bisous et les câlins que votre gouvernement fait à la finance. Vous préférez instrumentaliser cela. Pitoyable." faisant référence à deux précédentes sorties médiatiques de Marlène Schiappa, il a ironisé: "Et après vous allez me citer Marx et corriger mes fôtes d'ortograf ?!"

Sur notre antenne, Ugo Bernalicis a développé:

"Il ne s’agit pas d’un dérapage sexiste, d’ailleurs la caractérisation de mes gestes était terriblement politique. Il s’agissait de dénoncer la câlinothérapie de ce gouvernement avec la finance. Je crois qu’il y a confusion dans l’esprit de Marlene Schiappa qui est habituée des polémiques, on le voit, pour justifier le vide de leur réponse politique que ce soit sur la question du changement climatique ou sur le projet de loi sur les violences sexuelles et sexistes sur lesquelles par ailleurs je me suis impliqué, comme le groupe France insoumise s’est impliqué."

La consternation de Mathilde Panot 

Son interlocutrice a rétorqué: "En l’occurrence vous les envoyiez à Brune Poirson pendant qu’elle parlait. Mais merci de le reconnaître. En droit du travail cela s’appelle 'un agissement sexiste' et c’est condamné." Mathilde Panot, qui avait donc interrogé Brune Poirson à l'origine, a paru consternée, en voyant que les accusations contre son collègue semblaient prendre le pas sur les préoccupations écologiques. 

Robin Verner