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Sarkozy veut une réflexion pour répondre à l'affaire Laëtitia

Marche silencieuse pour Laëtitia, la jeune fille disparue la semaine dernière en Loire-Atlantique et qu'un récidiviste est soupçonné d'avoir tuée. Nicolas Sarkozy devait réunir mercredi les ministres concernés pour lancer une réflexion sur de nouvelles me

Marche silencieuse pour Laëtitia, la jeune fille disparue la semaine dernière en Loire-Atlantique et qu'un récidiviste est soupçonné d'avoir tuée. Nicolas Sarkozy devait réunir mercredi les ministres concernés pour lancer une réflexion sur de nouvelles me - -

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy a demandé mercredi qu'une réflexion soit rapidement engagée sur de nouvelles mesures qui permettraient d'éviter...

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy a demandé mercredi qu'une réflexion soit rapidement engagée sur de nouvelles mesures qui permettraient d'éviter la récidive en matière criminelle après la disparition de Laëtitia.

Le chef de l'Etat devait réunir mercredi après-midi les ministres concernés pour évoquer de premières pistes, à la lumière de la disparition de cette jeune fille qu'un homme déjà condamné est soupçonné d'avoir tuée, a indiqué François Baroin, le porte-parole du gouvernement.

Il était déjà intervenu sur le sujet mardi en déclarant que l'affaire ne pourrait rester sans suite, provoquant la colère des syndicats CGT et FSU de l'administration pénitentiaire

"Il a exprimé une conviction, l'expression d'une douleur, vraiment, d'une indignation profonde qui est aussi la traduction d'un long combat politique (...) qui l'a vu, lui Nicolas Sarkozy, porter un certain nombre de textes", a dit François Baroin lors du compte rendu du conseil des ministres.

Il a confirmé que le chef de l'Etat recevrait la famille de Laëtitia, qui a disparu il y a une semaine en Loire-Atlantique, et qu'il souhaitait "une réflexion autour de mesures et de dispositions complémentaires, pas forcément de nature législative (...), pour éviter qu'un tel drame, aussi abominable, puisse se reproduire".

Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a annoncé de son côté le lancement au sein de la formation d'un débat sur "l'application des peines" et l'opportunité d'une loi.

BOUC ÉMISSAIRE

"A titre personnel, je pense qu'il est beaucoup trop tôt pour dire qu'on n'a pas besoin de loi", a-t-il dit, soulignant que le débat concernait autant la justice que l'administration de la santé avec le suivi médical des criminels.

Les syndicats CGT et FSU de l'administration pénitentiaire ont dénoncé les propos tenus mardi par Nicolas Sarkozy, le premier estimant que, tenus "à chaud", ils "font craindre la recherche urgente d'un bouc émissaire, en dehors de tout discernement et de tout sang-froid".

Une enquête a été confiée à l'inspection de l'administration pénitentiaire car le suspect de Loire-Atlantique, Tony Meilhon, sorti de prison après avoir purgé en totalité et sans réduction ses peines, était soumis à une "mise à l'épreuve" de deux ans avec obligation de se soigner et de chercher un travail.

On ignore s'il a été convoqué pour vérifier qu'il remplissait ces obligations, mais le service de probation est notoirement surchargé en France.

"La CGT pénitentiaire n'acceptera pas qu'un personnel du Spip (Service pénitentiaire d'insertion et de probation) de Nantes soit sanctionné, remis en cause ou harcelé par qui que ce soit", dit la CGT, qui parle de "bal des hypocrites" et souligne avoir envoyé plusieurs courriers aux autorités ces derniers mois pour signaler les problèmes d'effectifs dans ces services.

Le syndicat Snepap-FSU déclare de son côté qu'il "ne peut entendre des accusations qui seraient portées contre les professionnels du service public de la justice, dans un contexte où ces autorités politiques allouent un budget au ministère de la Justice représentant à peine 2,5% du budget de l'Etat".

Le Spip de Loire-Atlantique, précise-t-il dans un communiqué, a dû, faute de moyens, établir un protocole avec la justice limitant à 135 le nombre de détenus suivis par agent, ce qui a laissé 800 cas de côté. "Il ne suffit pas de faire des lois pour apaiser l'opinion publique, encore faut-il ne pas berner les citoyens", déclare la FSU.

Thierry Lévêque, Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse