BFMTV
Politique

Sarkozy veut aller plus loin que l'AIEA sur la sûreté nucléaire

Centrales nucléaires près de Lyon. Nicolas Sarkozy a de nouveau défendu jeudi l'idée de contrôles internationaux obligatoires des installations nucléaires civiles dans le monde, pour prévenir des catastrophes comme celle de la centrale japonaise de Fukush

Centrales nucléaires près de Lyon. Nicolas Sarkozy a de nouveau défendu jeudi l'idée de contrôles internationaux obligatoires des installations nucléaires civiles dans le monde, pour prévenir des catastrophes comme celle de la centrale japonaise de Fukush - -

NEW YORK (Reuters) - Nicolas Sarkozy a de nouveau défendu jeudi l'idée de contrôles internationaux obligatoires des installations nucléaires civiles...

NEW YORK (Reuters) - Nicolas Sarkozy a de nouveau défendu jeudi l'idée de contrôles internationaux obligatoires des installations nucléaires civiles dans le monde, pour prévenir des catastrophes comme celle de la centrale japonaise de Fukushima.

Le président français, qui s'exprimait lors d'une réunion sur ce dossier au siège de l'Onu, à New York, a ainsi pris le contrepied de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), dont les 151 membres ont approuvé jeudi un plan non contraignant.

Il a estimé, six mois après la catastrophe de Fukushima déclenchée par le tremblement de terre et le tsunami du 11 mars au Japon, que la communauté internationale ne devait pas se tromper de débat.

"Le besoin d'énergie, c'est la clef pour la croissance et pour le développement. La vraie question n'est pas 'nucléaire ou pas nucléaire', c'est 'quelle sûreté pour le nucléaire'", a-t-il déclaré. Il a défendu quatre propositions en ce sens.

Il a ainsi insisté sur la nécessité de mettre en place une revue obligatoire par les pays pairs des installations nucléaires civiles.

"Il est extravagant de constater qu'il est plus facile pour la communauté internationale de déclencher le contrôle sur une installation nucléaire militaire que sur une installation nucléaire civile", a-t-il expliqué.

"Je sais bien (...) que nombre de pays préfèrent une revue volontaire", a-t-il ajouté. "La France serait prête à accepter une revue obligatoire. Pourquoi ? Parce que le nucléaire doit aller de pair avec le plus haut niveau de sûreté."

Les Etats-Unis, l'Inde, la Chine et le Pakistan font partie des pays qui militent au contraire pour que la sûreté nucléaire reste une responsabilité nationale.

Nicolas Sarkozy a également estimé qu'il fallait mettre en place un centre international de formation à la technologie et à la sûreté dans le nucléaire civil.

Il a assuré qu'une force d'intervention rapide, dont il a de nouveau jugé la création essentielle pour contenir les conséquences d'accidents nucléaires, ne remettrait pas en cause la souveraineté nationale des pays.

"Un site peut être entièrement dévasté, donc il faut pouvoir amener des capacités de l'extérieur", a expliqué plus tard la ministre française de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet. "Ce qui est vrai pour un site peut l'être pour un pays."

Nicolas Sarkozy a enfin proposé que tous les pays accédant au nucléaire civil se dotent au préalable d'une autorité de sûreté nucléaire indépendante.

La France produit près de 80% de son énergie électrique grâce à 58 réacteurs nucléaires. La catastrophe de Fukushima y a relancé le débat sur une éventuelle sortie du nucléaire, qui promet d'être un thème de la campagne pour l'élection présidentielle de 2012.

Emmanuel Jarry et John Irish, édité par Gérard Bon