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Sarkozy se rêve en Trump français

Nicolas sarkozy en meeting à Nice, le 26 avril.

Nicolas sarkozy en meeting à Nice, le 26 avril. - VALERY HACHE / AFP

Nicolas Sarkozy explique le succès de Donald Trump par sa capacité à ne se refuser aucune outrance. Une aubaine: il a choisi de la même stratégie.

"Les Français veulent de l’épicé, des idées fortes. Pas de pensée unique." Nicolas Sarkozy, lors d’un déplacement effectué à Marseille et à Aix-en Provence mercredi, a fait part de son peu de goût pour le consensus, comme le rapporte Le Parisien. Partisan d’une campagne très offensive afin d’ "écrabouiller" (selon ses propres termes) la concurrence, l’ancien chef de l’Etat choisit désormais ses modèles à l’étranger: "Regardez aux Etats-Unis! Ce monsieur Trump, qui est consternant, il réussit parce qu’il ne se refuse aucune outrance."

L’exemple du milliardaire new-yorkais, spécialiste des propositions à l’emporte-pièces, semble déjà colorer le discours de Nicolas Sarkozy. A l’occasion d’une visite au service d’incendie et de secours des Bouches-du-Rhône, il a ainsi proposé que les pompiers soient désormais équipés de taser, précise encore le quotidien francilien.

"Vous croyez que je vais être candidat entre Geoffroy Didier et Rama Yade?"

Le président du parti "Les Républicains" tire une autre conclusion du contexte international. Nicolas Sarkozy n'a pas besoin d'avoir Patrick Buisson à ses côtés, pour être persuadé que la campagne se gagnera très à droite: "Regardez ce qu’il se passe quand la gauche et la droite gouvernent ensemble et disent la même chose, comme en Autriche: c’est l’extrême-droite qui en sort!"

Visiblement, celui qui fut élu président de la République en 2007 quelques semaines seulement après avoir quitté son poste de ministre de l’Intérieur, veut appliquer à nouveau sa tactique préférée: endosser le rôle de candidat de la rupture pour mieux damer le pion aux favoris des sondages, Alain Juppé voire Emmanuel Macron, ainsi qu’aux candidats déclarés à la primaire de la droite.

Ces derniers concurrents ne semblent d'ailleurs pas susciter une grande sympathie chez lui. "Vous croyez que je vais être candidat entre Geoffroy Didier et Rama Yade?", a fait mine de s’interroger l’ancien chef de l’Etat, dans les Bouches-du-Rhône, selon BFMTV. Et de poursuivre au sujet de Rama Yade: "Yade? Oui, elle m'en avait parlé il y a six mois. Fascinant cette capacité à vouloir brûler les étapes. Il faut défendre des idées. Ça ne doit pas simplement être une démarche égotique. Myard et Mariton à la limite ça a un sens." 

Le scénario est déjà écrit

En revanche, Nicolas Sarkozy n’est pas préoccupé par ce qu’il aperçoit sur sa gauche. De Macron à "Nuit debout", il ne voit que des phénomènes médiatiques. Il se montre particulièrement dur à l’égard du mouvement de la place de la République. Après avoir qualifié les participants de "gens qui n’ont rien dans le cerveau", il enfonce le clou en précisant qu’ils n’ont, selon lui, pas de pensée.

Pour partir à l’assaut de la Présidentielle de 2017, Nicolas Sarkozy ne compte donc pas faire dans la nuance. Si le ton peut bousculer, il ne pense pas l’adoucir: "Je sais comment ça se passe. Il faut que ça monte, il faut une dramaturgie. J’ai une petite idée du scénario. En tout cas, je connais la mélodie."

R.V