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Politique

Sarkozy promet que les aides agricoles seront maintenues en 2011

Nicolas Sarkozy lors de la visite d'un élevage ovin d'un village des Alpes-de-Haute-Provence, proche de Sisteron, au pied de la montagne de Lure. Le chef de l'Etat a annoncé vendredi que des aides à l'élevage et à l'agriculture dans les zones défavorisées

Nicolas Sarkozy lors de la visite d'un élevage ovin d'un village des Alpes-de-Haute-Provence, proche de Sisteron, au pied de la montagne de Lure. Le chef de l'Etat a annoncé vendredi que des aides à l'élevage et à l'agriculture dans les zones défavorisées - -

par Yann Le Guernigou NOYERS-SUR-JABRON, Alpes-de-Haute-Provence, 27 août (Reuters) - Nicolas Sarkozy a annoncé vendredi que des aides à l'élevage...

par Yann Le Guernigou

NOYERS-SUR-JABRON, Alpes-de-Haute-Provence, 27 août (Reuters) - Nicolas Sarkozy a annoncé vendredi que des aides à l'élevage et à l'agriculture dans les zones défavorisées seraient "sanctuarisées" dans le projet de budget 2011, malgré la priorité donnée à la lutte contre les déficits.

Le chef de l'Etat a appelé en outre les agriculteurs français à travailler avec les grandes surfaces, leurs principaux clients, avec pour cela la nécessité de mieux structurer leurs filières de production pour peser d'un poids plus lourd dans leurs négociations commerciales.

Deux jours après sa rentrée à Paris, il avait choisi un élevage ovin d'un village des Alpes-de-Haute-Provence proche de Sisteron, au pied de la montagne de Lure, pour reprendre sa campagne de reconquête d'un monde agricole agité par des crises et dont les voix ont fait défaut à l'UMP lors du dernier scrutin régional.

Il s'agissait de son cinquième déplacement dans une exploitation agricole depuis le début de l'année et du sixième depuis l'annonce fin 2009 d'un plan d'urgence pour aider le secteur à faire face à une baisse sans précédent de ses revenus.

La situation s'est améliorée depuis pour des filières comme les céréales mais reste tendue pour le lait et, dans une moindre mesure, les fruits et légumes.

PAS DE "DÉMARCHE NOSTALGIQUE"

Au cours d'une table ronde avec des agriculteurs locaux, le président a indiqué qu'il avait demandé au ministre du Budget, François Baroin, lors d'une réunion de travail la semaine passée à Brégançon (Var), de "sanctuariser" dans le projet de loi de finances 2011 deux aides importantes financées en partie par l'Union européenne et en partie par l'Etat français.

Il s'agit de l'indemnité compensatoire de handicaps naturels pour les exploitations en zones difficiles comme la montagne et de la prime à l'herbe pour les éleveurs.

"De ce côté-là, vous n'avez aucun souci à vous faire", a-t-il dit.

Comme à chacune de ses sorties "vertes", il a insisté sur la nécessité de conserver en France "une agriculture puissante" qui se compare aux autres secteurs importants de l'économie.

"Je ne viens pas faire je ne sais quelle démarche nostalgique, je suis venu ici pour parler avenir", a-t-il dit.

Face à une assistance composée notamment d'éleveurs, il a insisté sur la nécessité, pour l'Europe, de s'assurer que les importations de produits agricoles, la viande au premier plan, soient soumises aux mêmes règles sanitaires, environnementales et de traçabilité pour leur production que celles imposées à ses propres producteurs.

Il s'agit là d'éviter des distorsions de concurrence "phénoménales", a-t-il dit, en soulignant que, pour la France, "la capacité à céder dans les négociations sur ces dossiers est nulle".

AGITATION STUPÉFIANTE

Attendu au tournant sur un problème très local, la présence du loup qui serait responsable de la mort de plusieurs centaines de moutons chaque année, il a souligné que l'animal était protégé en France depuis 1994 et que les conventions internationales limitaient la marge de manoeuvre de l'Etat.

Nicolas Sarkozy a néanmoins proposé que le préfet du département autorise un "tir de prélèvement dans les zones "à intensité exceptionnelle" d'attaques et que l'Etat finance des formations accélérées de permis de chasse pour les bergers et les éleveurs.

Face à un auditoire circonspect, il a estimé que ces mesures pourraient avoir un effet dissuasif.

"Ce que j'espère, c'est que le loup, qui est intelligent, quand il aura compris que quand il vient traîner autour du troupeau, il y a un fusil, il fera plus attention (...) il fera la différence entre la bête sauvage et l'élevage", a-t-il dit.

Au moment où la scène politique française est secouée par de virulentes polémiques sur sa politique sécuritaire et le traitement de la communauté Rom, il s'est déclaré très "heureux" d'avoir ainsi pu parler avec des Français "des vrais problèmes de la vie quotidienne".

Pour lui, les Français "regardent absolument avec stupéfaction l'agitation dans laquelle ils ne se reconnaissent nullement".

"La France est un pays d'équilibre et de bon sens, ce n'est pas un pays de démesure et d'excès. Comptez sur moi pour m'occuper des problèmes des Français dans leur vie quotidienne avec mesure, équilibre, avec bon sens et avec détermination et une grande fermeté".

Edité par Yves Clarisse