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Politique

Sarkozy pour une coordination mondiale de la production agricole

Lors d'une table ronde avec des agriculteurs de l'Allier, Nicolas Sarkozy a déclaré que la France a France proposerait à ses partenaires du G20 la création d'une organisation agricole internationale pour coordonner les productions. /Photo prise le 25 nove

Lors d'une table ronde avec des agriculteurs de l'Allier, Nicolas Sarkozy a déclaré que la France a France proposerait à ses partenaires du G20 la création d'une organisation agricole internationale pour coordonner les productions. /Photo prise le 25 nove - -

LE MAYET-DE-MONTAGNE, Allier (Reuters) - La France proposera à ses partenaires du G20 la création d'une organisation agricole internationale pour...

LE MAYET-DE-MONTAGNE, Allier (Reuters) - La France proposera à ses partenaires du G20 la création d'une organisation agricole internationale pour coordonner les productions, a déclaré jeudi Nicolas Sarkozy.

Lors d'une table ronde avec des agriculteurs de l'Allier, dans le centre de la France, le chef de l'Etat a évoqué l'une des priorités de la présidence française du G20, la régulation des marchés de matières premières, dont les produits agricoles.

"Peut-être qu'il serait utile qu'on ait une organisation internationale agricole qui fasse le point sur les perspectives de production", a déclaré le président de la République.

"Il n'est pas utile que, d'Amérique du Sud jusqu'en Europe, d'Europe aux Etats-Unis, des Etats-Unis à l'Asie, d'Asie à la Russie, on plante tous au même moment les mêmes choses, ce qui fait qu'on ne cesse de passer de périodes de surproduction qui écroulent les cours à des périodes de sous-production qui affolent la spéculation", a-t-il ajouté.

La France défendra également la nécessité d'instaurer plus de transparence sur les marchés agricoles, a-t-il poursuivi.

Il a déploré qu'aucune instance internationale ne soit en mesure de faire un état des stocks de produits agricoles dans le monde, notamment de céréales, ce qui est aussi, selon lui, une cause de spéculation et d'évolution erratique des cours.

Il a illustré son propos par la flambée des prix des céréales qui a suivi une récente décision unilatérale de la Russie et de l'Ukraine de suspendre leurs exportations à destination du Maghreb.

VARIABLE D'AJUSTEMENT

"Aucune instance internationale n'a été en mesure de faire un point précis sur l'état des stocks mondiaux et cette absence de transparence a amené la spéculation, la panique, ce qui fait que tout d'un coup les cours ont explosé", a-t-il dit. "Très bien pour les céréaliers mais les autres, comment ils font ?"

Nicolas Sarkozy a dit en outre ne pas avoir l'intention de laisser entrer en Europe de la viande de Nouvelle-Zélande, d'Argentine ou d'autres pays qui n'appliquent pas les mêmes normes environnementales et sanitaires qu'en Union européenne.

"La préférence communautaire, ce n'est pas pour faire du protectionnisme, c'est pour s'assurer que nos agriculteurs seront au même niveau de concurrence que les autres", a fait valoir le président français.

Il a réaffirmé que la France proposerait d'autre part une règlementation des produits dérivés des matières premières.

Il a annoncé que le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, réunirait au premier semestre 2011 ses collègues du G20 pour travailler sur ces propositions et "poser la régulation comme une méthode".

Nicolas Sarkozy, qui avait auparavant visité l'exploitation agricole d'une famille d'éleveurs de boeufs charolais, non loin du Mayet-de-Montagne, a également évoqué la réforme à venir de la politique agricole commune européenne.

Il a ainsi dit contester le choix fait dans le passé, dans le cadre de la Politique agricole commune (Pac), de privilégier les subventions sur la formation de prix justes et viables pour les agriculteurs.

Il a également réaffirmé que la France n'accepterait pas que l'agriculture soit la variable d'ajustement des négociations commerciales multilatérales du cycle de Doha, en panne, et qu'elle était allée "au bout du raisonnable" en la matière.

"Il n'y aura plus de concessions" sur ce sujet, a assuré Nicolas Sarkozy.

Emmanuel Jarry, édité par Patrick Vignal