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Sarkozy n'écarte pas l'assurance pour financer la dépendance

Nicolas Sarkozy a estimé mardi que la voie de l'assurance pour financer l'aide aux personnes dépendantes devait être explorée comme les autres tout en assurant qu'il n'entendait pas privatiser l'assurance-maladie. /Photo d'archives/REUTERS/Michaela Rehle

Nicolas Sarkozy a estimé mardi que la voie de l'assurance pour financer l'aide aux personnes dépendantes devait être explorée comme les autres tout en assurant qu'il n'entendait pas privatiser l'assurance-maladie. /Photo d'archives/REUTERS/Michaela Rehle - -

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy a estimé mardi que la voie de l'assurance pour financer l'aide aux personnes dépendantes devait être explorée...

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy a estimé mardi que la voie de l'assurance pour financer l'aide aux personnes dépendantes devait être explorée comme les autres tout en assurant qu'il n'entendait pas privatiser l'assurance-maladie.

Le chef de l'Etat lançait au Conseil économique, social et environnemental (Cese) la consultation nationale sur la création d'une cinquième branche de la Sécurité sociale et sur son financement, un des chantiers qu'il s'est donnés pour 2011.

Il a estimé que la charge financière de la dépendance ne pouvait pas être totalement laissée aux familles et qu'une personne âgée sur cinq seulement était en mesure aujourd'hui de financer sur ses revenus son hébergement en maison de retraite.

Pour faire face au problème croissant de la dépendance, lié au vieillissement de la population, 25 milliards d'euros d'argent public seront déjà dépensés cette année et la facture ira croissant, a rappelé le président de la République.

"Il nous faut donc réfléchir à un nouveau financement. Nous devons chercher ensemble la meilleure solution à la fois du point de vue de la justice et de l'économie", a-t-il dit.

Il a ajouté qu'il faudrait sans doute inventer un autre mécanisme que le modèle traditionnel de couverture des risques par la Sécurité sociale.

Il a écarté l'idée de taxer davantage le travail et d'en augmenter le coût car, a-t-il fait valoir, cela conduirait à une délocalisation encore plus importante des emplois.

"Je demande à chacun d'entre vous d'examiner toutes les autres options possibles, de n'écarter d'emblée aucune solution, y compris celle de l'assurance, pour des a priori idéologiques", a en revanche précisé Nicolas Sarkozy.

NOUVELLE FORME DE PARITARISME

"Quand nos finances publiques sont dans la situation où elles sont, quand le travail est à ce point taxé, quand cinq millions de Français ont déjà souscrit une assurance dépendance, est-il raisonnable de ne pas s'interroger sur le rôle que peuvent jouer les mutuelles, les compagnies d'assurances et les organismes de prévoyance ? Ne fermons pas le débat avant de l'avoir ouvert !"

La prise en charge de la dépendance devra, en tout état de cause, obéir aux principes d'universalité et de paritarisme qui gouvernent les quatre branches de la Sécurité sociale, a souligné Nicolas Sarkozy.

"Personne ne devra être tenu à l'écart de cette couverture ou pénalisé, ni à cause de son âge, ni à cause de son état de santé, ni à cause de son niveau de revenus", a-t-il dit. "L'universalité implique l'absence totale de discrimination. Je ne transigerai pas sur ce principe que la loi devra garantir."

Il s'est efforcé de rassurer les partenaires sociaux en estimant qu'il allait de soi qu'ils soient associés au pilotage, à la surveillance et au contrôle du système de prise en charge de la dépendance, quel qu'il soit.

Mais il faudra aussi y associer d'autres acteurs comme les départements dont le rôle est déjà important dans la prise en charge de la dépendance, a-t-il ajouté.

"Avec la dépendance, c'est donc une nouvelle forme de paritarisme qui doit voir le jour, une nouvelle forme de paritarisme que nous allons inventer", a-t-il poursuivi.

"Je le dis aussi pour rassurer ceux qui auraient un doute : je n'ai pas l'intention d'utiliser la dépendance pour privatiser insidieusement l'assurance maladie", a-t-il ajouté.

Yann Le Guernigou et Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse