Sarkozy n'a "pas vraiment" changé, selon Fillon

L'ancien Premier ministre a déclaré mercredi soir qu'il pensait que Nicolas Sarkozy n'avait pas vraiment changé. "On est construit sur une histoire, il ne faut pas la rejeter", a affirmé François Fillon.

François Fillon, ancien Premier ministre, a estimé mercredi soir que Nicolas Sarkozy n'avait "pas vraiment changé" après avoir vu la première interview depuis son retour en politique de l'ancien chef d'Etat dimanche soir.

L'ancien président a-t-il changé ? "Non pas vraiment. Dans la vie, on ne change pas vraiment. On peut changer sa communication, son apparence... On est tous comme ça, vous comme moi, on ne changera pas. On est construit sur une histoire, un passé, il ne faut pas le rejeter", a affirmé François Fillon.

Pas les mêmes idées que Juppé et Sarkozy

"L'essentiel, c'est maintenant les idées, venir devant les Français avec un projet de changement très profond sur les sujets qui le nécessitent. Avec Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, on n'a pas les mêmes idées sur la manière dont il faut sortir des 35 heures, sur le passage de la retraite à 65 ans, sur comment changer l'école, réduire les déficits publics", a listé le député de Paris.

"Dans un pays qui est aujourd'hui attaqué, la situation est non seulement difficile, mais avec cette menace, chaque homme politique devrait avoir à coeur de ne pas rajouter de la violence, du débat de personnes, ces espèces de pugilat qui participent à la décrédibilisation" de la politique, a demandé l'ancien Premier ministre.

"30 ans qu'on ne réussit pas"

Alors que Nicolas Sarkozy avait évoqué dimanche soir les cinq ans passés "sans aucun nuage" avec son Premier ministre et avait dit qu'il aurait "besoin de lui", François Fillon a déclaré avoir "tiré comme enseignement de ces cinq ans, difficiles et en même temps (avec) des moments très forts, que nous n'avons pas réussi à changer profondément les choses (...). Ça fait 30 ans qu'on ne réussit pas".

"J'ai ensuite, après Matignon, engagé un véritable Tour de France, j'ai rencontré des milliers de Français qui me disent la même chose, 'on a besoin de changement profond'" et "c'est pas une question de personnes", a poursuivi le député.

"Il faut maintenant que s'ouvre le débat dans le pays, et je suis satisfait que le débat s'ouvre et que Nicolas Sarkozy vienne dans ce débat, mais aussi d'autres comme Alain Juppé", s'est félicité François Fillon. Pour l'élection à la présidence du parti, l'ancien Premier ministre assure qu'il "ne (prendra) pas partie" car il est "comme Alain Juppé en charge de la direction provisoire de l'UMP".

M. K. avec AFP