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Sarkozy fait l'apologie de la réforme, sans parler des retraites

Nicolas Sarkozy visite à Barp, près de Bordeaux, le site du futur laser mégajoule, un instrument permettant de simuler des essais nucléaires militaires. Au cours de cette sortie le chef de l'Etat s'est livré jeudi à une apologie de la réforme, déclarant q

Nicolas Sarkozy visite à Barp, près de Bordeaux, le site du futur laser mégajoule, un instrument permettant de simuler des essais nucléaires militaires. Au cours de cette sortie le chef de l'Etat s'est livré jeudi à une apologie de la réforme, déclarant q - -

par Yann Le Guernigou LE BARP, Gironde (Reuters) - Nicolas Sarkozy s'est livré jeudi à une apologie de la réforme, déclarant que la France ne...

par Yann Le Guernigou

LE BARP, Gironde (Reuters) - Nicolas Sarkozy s'est livré jeudi à une apologie de la réforme, déclarant que la France ne pouvait rester immobile dans un monde qui bouge.

Le chef de l'Etat, qui visitait près de Bordeaux le site du futur Laser Mégajoule, un instrument permettant de simuler les essais nucléaires militaires, s'est abstenu toutefois de toute référence à son projet de réforme des retraites, contesté dans la rue par les syndicats et l'opposition de gauche.

"Je ne suis pas un obsédé de la réforme mais j'ai la responsabilité de conduire la cinquième économie du monde. Dans un monde qui bouge, notre pays ne peut pas rester immobile", a-t-il dit devant un public de chercheurs et d'étudiants.

"Nous n'avons plus les moyens d'attendre pour décider, nous ne pouvons plus mettre la poussière sous le tapis, nous ne pouvons pas fermer les yeux devant les déficits et les retards qui sont les nôtres. Notre devoir c'est d'agir, d'agir dans l'intérêt général, d'agir avec justice mais d'agir", a-t-il ajouté.

Lancé en 1996 après l'arrêt des essais nucléaires par Jacques Chirac, le projet Laser Mégajoule, dont le coût est estimé à plus de trois milliards d'euros, doit être opérationnel fin 2014. Il sera constitué d'une sphère de 10 mètres de diamètre avec en son centre une cible de deux millimètres sur laquelle convergeront 240 faisceaux laser.

Installé dans l'enceinte du Centre d'études scientifiques et techniques d'Aquitaine (Cesta) au Barp, près de Bordeaux, le projet est conçu pour garantir, par la simulation, le fonctionnement et la sûreté des armes de la dissuasion nucléaire française pendant toute leur durée de vie.

INTERPRÉTER LES SIGNES

"Nous sommes sur le point de disposer d'un outil extraordinaire", a déclaré Nicolas Sarkozy en saluant la création, autour de cet outil, d'un pôle de compétitivité baptisé "Route des lasers".

Il en a profité pour défendre à nouveau le crédit impôt recherche, réaffirmant sa volonté qu'il ne soit pas amendé dans le débat budgétaire malgré son coût annuel élevé - plus de quatre milliards d'euros selon les dernières estimations - et s'est félicité de la mise en oeuvre rapide de l'autonomie des universités.

"Qui aurait pu imaginer qu'en trois ans, le système universitaire français, volontairement, magnifiquement, aurait évolué vers l'autonomie sans drames, sans querelles idéologiques ?". Et malgré quelques grèves, quelques "incompréhensions" et quelques occupations, "notre système universitaire a brillamment passé l'épreuve de sa mutation", a-t-il dit.

Le président de la République était accompagné du maire de Bordeaux Alain Juppé, qu'il a reçu mercredi à l'Elysée et qui a fait le voyage de Paris dans son avion.

L'ancien Premier ministre de Jacques Chirac n'a pas caché ces derniers mois qu'un retour au gouvernement pourrait l'intéresser. Interrogé pour savoir s'il fallait voir un signe dans l'attention que lui a manifestée Nicolas Sarkozy à l'approche d'un remaniement annoncé, l'intéressé a répondu aux journalistes:

"Je vous laisse interpréter les signes. C'est une science qui n'est pas exacte."

Édité par Patrick Vignal