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Politique

Sarkozy et Merkel en quête d'un accord sur les banques

L'idée que les pays de la monnaie unique accèdent de manière coordonnée et simultanée aux fonds du FESF (Fonds européen de stabilité financière) pour recapitaliser leurs banques, devrait être discutée dimanche à Berlin entre Angela Merkel et Nicolas Sarko

L'idée que les pays de la monnaie unique accèdent de manière coordonnée et simultanée aux fonds du FESF (Fonds européen de stabilité financière) pour recapitaliser leurs banques, devrait être discutée dimanche à Berlin entre Angela Merkel et Nicolas Sarko - -

PARIS/BRUXELLES (Reuters) - Nicolas Sarkozy et Angela Merkel se retrouvent dimanche à Berlin avec la nécessité de trouver un accord sur la...

PARIS/BRUXELLES (Reuters) - Nicolas Sarkozy et Angela Merkel se retrouvent dimanche à Berlin avec la nécessité de trouver un accord sur la recapitalisation des banques européennes, sur fond de divergences à propos d'un recours aux fonds publics communautaires pour la mener à bien.

La Commission européenne a indiqué vendredi qu'elle présenterait dans les jours à venir des propositions pour une recapitalisation coordonnée qui doit permettre de rassurer les marchés, inquiets des capacités de résistance du système bancaire européen face à la crise financière et économique.

Elles devraient être prêtes à temps pour les sommets de l'Union européenne et de la zone euro prévus les 17 et 18 octobre, qui devront donner "un signal clair" sur le sujet, a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel.

Interrogé lors d'une visite en Arménie, Nicolas Sarkozy a indiqué que Berlin était "le lieu approprié" pour parler dimanche de ces questions.

Des sources allemande et européenne, on fait état de désaccords entre Paris et Berlin sur le recours au Fonds européen de stabilité financière (FESF) pour apporter les sommes nécessaires, que le Fonds monétaire international (FMI) estime entre 100 et 200 milliards d'euros.

Pour l'Allemagne, l'appel au FESF, qui a des capacités d'intervention de 440 milliards d'euros, ne doit se faire qu'en dernier ressort, si les banques n'ont pu se financer sur les marchés et si leurs pays d'origine ne sont pas en mesure de leur apporter des fonds publics.

Recevant le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, Angela Merkel a réaffirmé que le FESF ne devait être activé que "si un pays ne peut s'en sortir seul".

Selon une source allemande, les Français, dont les banques ont la plus forte exposition à la dette des pays périphériques de la zone euro, "ont mal compris le FESF" et veulent que l'argent du fonds d'urgence européen soit disponible pour tous les établissements financiers en manque de capitaux.

A Bruxelles, une source proche des discussions a indiqué qu'une option envisagée pour la recapitalisation des banques serait que les pays de la monnaie unique "accèdent de manière conjointe au FESF".

"PARFAITE IDENTITÉ DE VUES"

Cette idée, qui a le soutien de la France mais pas de l'Allemagne, permettrait d'éviter "l'effet stigmatisation pour un pays en particulier" et d'afficher une force de frappe importante vis-à-vis des marchés, a indiqué la source.

Le ministère français de l'Economie et des Finances s'est employé à minimiser les divergences franco-allemandes, apparues lors de discussions au sein de l'Eurogroupe cette semaine à Bruxelles, en assurant que la question n'avait pas été encore discutée entre les deux pays.

"Notre position n'est pas différente de celle des Allemands : il faut plus de capital pour les banques, il faut que les banques trouvent d'abord en elles-mêmes les ressources, ensuite le cas échéant qu'elles trouvent des investisseurs privés extérieurs, puis en dernier ressort qu'on envisage des injections de capitaux publics", a-t-on déclaré à Bercy.

"Tout ça doit se discuter au niveau européen et doit être coordonné, c'est en cours de réflexion", a-t-on ajouté en soulignant que la question des "instruments d'une éventuelle recapitalisation publique n'a pas encore été abordée".

De source diplomatique à Bruxelles, on indique que la position de la France est motivée par le souci de préserver la note AAA de sa dette, par crainte qu'elle ne soit sous pression en cas d'apport aux banques de fonds publics importants.

"L'essentiel pour la France c'est son triple A et elle pousse en conséquence à l'utilisation du FESF (pour les recapitalisations)", a dit cette source.

Paris n'entend pas par ailleurs que les débats actuels entre Européens soient limités à cette seule question.

"Ça fera partie des sujets de discussions mais le sujet essentiel c'est la Grèce et la zone euro, puisque les banques, c'est une conséquence" de la crise actuelle, a dit le ministère français de l'Economie à propos des entretiens Sarkozy-Merkel de dimanche.

En annonçant la semaine passée sa visite prochaine en Allemagne, le président français avait indiqué qu'il entendait "continuer le travail de collaboration et de coordination" entre l'Allemagne et la France pour protéger l'euro.

Il ne peut y avoir entre les deux poids lourds de la zone euro "qu'une parfaite identité de vues pour résister à la spéculation, pour résister à l'emballement des marchés et pour protéger l'Europe", avait-il souligné.

Julien Toyer et Jean-Baptiste Vey, avec Emmanuel Jarry, édité par Yann Le Guernigou