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Sarkozy envisage un référendum sur l'indemnisation du chômage

Nicolas Sarkozy envisage de soumettre à référendum un nouveau système d'indemnisation des chômeurs, qui seraient obligés d'accepter le premier emploi pour lequel ils auront bénéficié d'une formation, s'il est réélu au printemps prochain, selon une intervi

Nicolas Sarkozy envisage de soumettre à référendum un nouveau système d'indemnisation des chômeurs, qui seraient obligés d'accepter le premier emploi pour lequel ils auront bénéficié d'une formation, s'il est réélu au printemps prochain, selon une intervi - -

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy envisage de soumettre à référendum un nouveau système d'indemnisation des chômeurs, qui seraient obligés...

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy envisage de soumettre à référendum un nouveau système d'indemnisation des chômeurs, qui seraient obligés d'accepter le premier emploi pour lequel ils auront bénéficié d'une formation, s'il est réélu au printemps prochain.

Dans une interview publiée par Le Figaro Magazine sous le titre "Mes valeurs pour la France - travail, éducation, famille, laïcité ...", le président de la République fait un nouveau pas vers l'officialisation de sa candidature, autour de laquelle il maintient encore cependant un faux suspense.

Le rendez-vous "approche" mais un chef de l'Etat "doit remplir pleinement les devoirs de sa fonction le plus longtemps possible", dit-il. "Je n'y dérogerai pas."

Il n'en ébauche pas moins un début de programme et assure vouloir présenter des "idées neuves" aux Français.

Il suggère ainsi de créer un système dans lequel les chômeurs se verraient proposer une rémunération par le service public de l'emploi en contrepartie d'une formation obligatoire.

"Passé un délai de quelques mois, toute personne au chômage sans perspective sérieuse de reprise d'emploi devra choisir une formation qualifiante", explique Nicolas Sarkozy.

Cette formation sera définie par un "comité national" qui identifiera, avec des chefs d'entreprise et des syndicalistes, les secteurs d'avenir créateurs d'emplois.

Le chômeur sera ensuite tenu d'accepter la première offre d'emploi correspondant à cette formation obligatoire, ajoute le chef de l'Etat, qui promet "une grande réforme de la formation professionnelle" pour répondre aux nouveaux besoins.

Il estime que la meilleure façon de surmonter les blocages éventuels serait de passer par un référendum.

CONTRE LE COMMUNAUTARISME

"Si un consensus se dégage parmi les partenaires sociaux, cela ne sera pas nécessaire. Mais si les intérêts particuliers, les obstacles catégoriels s'avéraient trop puissants, il faudrait sans doute réfléchir à l'opportunité de s'adresser directement aux Français pour qu'ils donnent leur opinion sur ce système d'indemnisation du chômage et sur la façon dont on doit considérer le travail et l'assistanat", explique-t-il.

Nicolas Sarkozy n'exclut pas non plus de recourir à un référendum sur la question du droit des étrangers, qu'il veut confier aux seules juridictions administratives et non aux tribunaux judiciaires, ce qui suppose une réforme de la Constitution. "C'est un sujet dont on peut débattre."

Il estime à ce propos que "l'immigration la plus récente" pose "des questions redoutables, pour l'essentiel liées aux revendications communautaristes d'une minorité" -allusion à une frange de l'islam radical.

Il réaffirme son opposition au droit de vote pour les étrangers dans les élections locales, droit que promet le candidat socialiste François Hollande : "Ce n'est vraiment pas le moment, avec tous les risques de montée du communautarisme. Le débat politique ne doit pas être communautarisé", dit-il.

Il propose par ailleurs que, désormais, les titres de séjour obtenus par mariage avec un Français (plus de 25.000 chaque année) soient soumis aux mêmes conditions de logement et de ressources que le regroupement familial.

PAS DE RÉFÉRENDUM SUR L'ÉDUCATION

De même souhaite-t-il que les prestations accordées aux demandeurs de droit d'asile soient limitées quand le demandeur ne coopère pas avec l'administration, dépose sa demande plus de trois mois après son entrée en France ou refuse un hébergement.

Il écarte en revanche l'idée d'un référendum sur une réforme de l'éducation, parce qu'il "serait vu comme un moyen de monter une partie de la société contre le monde éducatif".

Les propositions de Nicolas Sarkozy ont immédiatement déchaîné de vives réactions dans l'opposition.

Le candidat centriste François Bayrou a estimé sur son compte Twitter que l'annonce par Nicolas Sarkozy d'un "référendum sur les droits des chômeurs (était) une idée pernicieuse, indigne de ce que doit être un chef de l'État".

Le Front de gauche, de Jean-Luc Mélenchon, dénonce une "manipulation grossière d'un président à l'agonie".

La candidate écologiste Eva Joly accuse Nicolas Sarkozy d'aller "braconner sur les terres de la droite extrême".

Le candidat socialiste François Hollande n'a pas jugé bon de répondre sur le fond à ces propositions.

"J'entends un candidat qui ne l'est pas encore, et un président qui ne le sera peut-être pas très longtemps, je l'entends évoquer des référendums sur de nombreux sujets, dans l'hypothèse où il serait reconduit", a-t-il dit lors d'un meeting à Orléans. "Le prochain référendum, c'est l'élection présidentielle."

Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse