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Sarkozy condamne la détention de journalistes en Egypte

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PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy a condamné vendredi les atteintes aux droits de la presse en Egypte tandis que des militants de Reporters sans...

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy a condamné vendredi les atteintes aux droits de la presse en Egypte tandis que des militants de Reporters sans frontières ont manifesté devant l'ambassade de ce pays à Paris pour protester contre les violences subies par les reporters.

Depuis le retour dans la rue des partisans du président Hosni Moubarak, mercredi, plusieurs reporters étrangers et égyptiens ont été agressés et d'autres, dont des Français, ont été arrêtés durant plusieurs heures.

"Nous condamnons avec une grande force les atteintes aux droits de la presse, à la liberté d'informer et les menaces qui ont été proférées à l'endroit des journalistes", a déclaré Nicolas Sarkozy lors d'une conférence de presse à Bruxelles.

"Elles sont inacceptables", a-t-il ajouté, soulignant que Paris n'accepterait pas la poursuite de tels actes.

La ministre française des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, a annoncé avoir demandé à son homologue égyptien que "tout soit mis en oeuvre" pour que les ressortissants français soient localisés et remis immédiatement en liberté.

Dans un communiqué, elle fait part de sa "grande émotion après le récit de certains journalistes français qui ont subi des pressions et des violences tout à fait inacceptables."

Vendredi, deux journalistes de la société de production audiovisuelle Magnéto Presse étaient détenus en Egypte, ainsi qu'un salarié d'Amnesty International, a dit le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

Dans la soirée, Magnéto Presse a annoncé que ses deux journalistes avaient été libérés. "Nous ne connaissons pas les détails de leur libération à ce stade, mais ils sont sains et saufs et rejoignent leur base", précise l'agence audiovisuelle.

Sophia Amara et Pedro da Fonseca, qui réalisaient un reportage pour Canal+, avaient été arrêtés lors d'une descente des forces de sécurité au Centre égyptien des droits économiques et sociaux au Caire. Ils avaient été emmenés par des hommes en armes.

Un journaliste du Figaro a été relâché dans la nuit de jeudi à vendredi, indique la direction du journal.

Les manifestants de RSF ont tenté de coller des affichettes marquées des mots "Ici on tue l'info" et des photographies de journalistes arrêtés en Egypte sur les murs de l'ambassade, située dans le XVIe arrondissement de Paris, avant d'être repoussés par les forces de l'ordre.

"Depuis le mercredi 2 février, les journalistes ont fait l'objet d'une véritable chasse aux sorcières et ont dû faire face des violences répétées par les partisans du régime de Hosni Moubarak", proteste RSF dans un communiqué. "La liste des journalistes agressés, arrêtés, lynchés, passés à tabac ne cesse de s'allonger."

Elizabeth Pineau et Clément Guillou, édité par Patrick Vignal