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Sarkozy célèbre le rééquilibrage de la Nouvelle-Calédonie

Nicolas Sarkozy à son arrivée à Nouméa. Le chef de l'Etat a exposé samedi sa vision d'une Nouvelle-Calédonie idéale, capable de mobiliser toutes ses composantes avec le soutien de l'Etat français pour mener à bien des projets de développement d'envergure.

Nicolas Sarkozy à son arrivée à Nouméa. Le chef de l'Etat a exposé samedi sa vision d'une Nouvelle-Calédonie idéale, capable de mobiliser toutes ses composantes avec le soutien de l'Etat français pour mener à bien des projets de développement d'envergure. - -

par Yann Le Guernigou VAVOUTO, Nouvelle-Calédonie (Reuters) - Nicolas Sarkozy a exposé samedi sa vision d'une Nouvelle-Calédonie idéale, capable de...

par Yann Le Guernigou

VAVOUTO, Nouvelle-Calédonie (Reuters) - Nicolas Sarkozy a exposé samedi sa vision d'une Nouvelle-Calédonie idéale, capable de mobiliser toutes ses composantes avec le soutien de l'Etat français pour mener à bien des projets de développement d'envergure.

Au deuxième jour de sa visite dans le Caillou, le chef de l'Etat s'est rendu dans la province du Nord, à majorité indépendantiste, sur le chantier de l'usine de nickel du Koniambo qui entrera en opération en 2012.

Ce projet, qui a nécessité un investissement de cinq milliards de dollars, est le symbole du rééquilibrage économique voulu par la France entre le nord pauvre de l'archipel et le sud riche à majorité européenne dans le cadre d'un accord conclu début 1998, dix ans après les événements tragiques d'Ouvéa.

Il est majoritairement (51%) dans les mains d'intérêts kanaks associés au géant minier anglo-suisse Xstrata, qui a financé l'essentiel des investissements nécessaires.

"Ici il y a 20 ou 30 ans, on s'est battu. Il y a eu des morts, des blessures très profondes", a dit Nicolas Sarkozy. "La Calédonie de mes rêves, celle que j'aime, c'est la Calédonie qui est capable de bâtir avec tous ses enfants un projet mondial" comme celui de l'usine du Koniambo, a-t-il ajouté.

Il s'exprimait devant des ouvriers du chantier, pour l'essentiel des Chinois et des Sud-Coréens alors que la plupart des employés locaux étaient en week-end, en présence du président du gouvernement néo-calédonien, Harold Martin, et du président de la province Nord, l'indépendantiste Paul Néaoutyine.

"Pour réussir un projet de cette nature, il faut que tout le monde travaille main dans la main : nous avons besoin de la province Nord, nous avons besoin du gouvernement calédonien, nous avons le besoin du soutien de la province Sud et vous vous avez besoin du soutien de l'Etat", a-t-il poursuivi.

ÉVITER LES ERREURS

"Sur cette réalité, ici on peut bâtir un avenir de paix et de justice", a-t-il encore déclaré, avant d'assurer à nouveau que Paris serait "loyal" dans l'accompagnement du dialogue noué par les deux grandes communautés néo-calédoniennes sur l'évolution institutionnelle du territoire.

Le nickel, dont la Nouvelle-Calédonie possède entre 20% et 30% des réserves mondiales, est le moteur de son économie.

Longtemps le seul opérateur industriel local, la Société le nickel (SLN), du groupe Eramet, devra faire face d'ici la fin de l'année à la concurrence d'une filiale du groupe brésilien Vale installée dans le sud de l'archipel puis du site du Koniambo, les deux ayant prévu de produire annuellement 60.000 tonnes de nickel en rythme de croisière.

Avec un prix du nickel repassé depuis 2010 au-dessus de 20.000 dollars la tonne, après avoir chuté sous 10.000 dollars début 2009, d'autres projets sont dans les cartons.

Nicolas Sarkozy a indiqué que l'Etat s'investirait dans le nouveau schéma minier du territoire et mis en garde les Néo-Calédoniens contre une surexploitation de leur principale richesse.

"Il ne s'agit pas de tout utiliser, de tout extraire pour le siècle qui vient et de ne rien laisser aux générations futures", a-t-il dit devant les responsables de l'usine du Koniambo.

Vendredi, il avait invité les principaux élus de l'archipel à "prendre leur temps" avant toute décision sur l'évolution du secteur, pour éviter des "erreurs (que) vous paierez cash."

Il a ajouté que l'Etat était attaché à "la stabilité d'Eramet", dont le contrôle fait l'objet de spéculations récurrentes, certaines prêtant au gouvernement la volonté de fusionner le groupe avec le pôle minier d'Areva.

Les trois provinces néo-calédoniennes détiennent 4,04% du capital d'Eramet et certains responsables locaux souhaitent échanger ce bloc contre des titres SLN pour leur permettre de monter de 34% à 51% dans ce dernier, une perspective rejetée par Eramet.

édité par Pierre Sérisier