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Sarkozy appelle les Néo-Calédoniens à renoncer à la violence

A l'entame d'une visite de deux jours en Nouvelle-Calédonie, Nicolas Sarkozy a appelé vendredi les habitants de l'archipel à régler leurs problèmes par le dialogue et à renoncer à la violence, soulignant qu'ils avaient payé dans le passé un lourd tribut p

A l'entame d'une visite de deux jours en Nouvelle-Calédonie, Nicolas Sarkozy a appelé vendredi les habitants de l'archipel à régler leurs problèmes par le dialogue et à renoncer à la violence, soulignant qu'ils avaient payé dans le passé un lourd tribut p - -

par Yann Le Guernigou NOUMEA (Reuters) - Nicolas Sarkozy a appelé vendredi la Nouvelle-Calédonie à régler ses problèmes par le dialogue et à renoncer...

par Yann Le Guernigou

NOUMEA (Reuters) - Nicolas Sarkozy a appelé vendredi la Nouvelle-Calédonie à régler ses problèmes par le dialogue et à renoncer à la violence, soulignant qu'elle avait payé dans le passé un lourd tribut pour ses divisions.

Le chef de l'Etat, qui entamait une visite de deux jours et demi dans l'archipel, a lancé en outre un appel à l'esprit de compromis des dirigeants de ses communautés pour assurer le succès des accords de Nouméa qui prévoient l'organisation d'un référendum d'autodétermination à partir de 2014.

Dès le début de sa première intervention, devant le monument aux morts de Nouméa, il a évoqué les incidents de l'île de Maré, où des violences survenues pendant une manifestation contre le prix des billets de la compagnie aérienne Air Calédonie ont fait quatre morts et 23 blessés début août, sur fond de différend foncier entre tribus.

"Rien ne justifie la mort de quatre personnes dans de pareilles circonstances", a-t-il dit. "Les luttes coutumières, syndicales ou politiques doivent se régler par le dialogue, l'échange, le cas échéant l'élection. Jamais par la violence, qui tombe sous le coup de la loi".

"En Calédonie moins qu'ailleurs, on ne peut tolérer la première violence, parce que la mèche elle est toute petite qui fait les grands incendies", a-t-il déclaré par la suite lors d'une rencontre avec les principaux élus du territoire.

Nicolas Sarkozy a assuré à ses interlocuteurs que l'Etat serait un "partenaire loyal" du dialogue entamé sur son avenir institutionnel, même s'il ne cache pas son attachement à une Nouvelle-Calédonie dans la France, les invitant en retour à faire preuve d'esprit de compromis et pragmatisme.

Négociés en 1998, dix ans après ceux de Matignon qui avaient esquissé une réconciliation entre communautés pro et anti-indépendantistes à la suite des violences d'Ouvéa, les accords de Nouméa prévoient des transferts de compétences dans plusieurs domaines, sauf ceux relevant des prérogatives régaliennes de l'Etat (défense, sécurité, justice).

GESTE DE RÉCONCILIATION

La perspective en est la tenue d'un référendum d'autodétermination entre 2014 et 2018 dans cet archipel riche en nickel.

Nicolas Sarkozy s'est félicité que, dans les deux camps, un travail de "remise en cause des fondamentaux" - l'indépendance totale chez les Kanaks, la loi de la majorité pure et simple chez les anti-indépendantistes - ait commencé, même si c'est aux prix de tensions dans chaque communauté.

Ce travail a débouché sur des gestes symboliques comme l'adoption d'un double drapeau, l'un aux couleurs de la France l'autre aux couleurs mélanésiennes, ou l'élection récente d'un membre de la minorité indépendantiste à la présidence du Parlement.

Le chef de l'Etat voit le premier comme "un geste de réconciliation, pour qu'on construise ensemble et que ce ne soit pas le tout ou rien" en attendant un accord un jour sur l'adoption d'un seul drapeau.

Avec les élus, Nicolas Sarkozy a évoqué d'autres problèmes plus immédiats, comme la délinquance en forte hausse depuis le début de l'année à Nouméa et dans sa région.

Il a annoncé pour y répondre une hausse des effectifs policiers et un accord de principe pour la construction d'un nouveau centre pénitentiaire, la prison actuelle de la capitale du territoire ayant un taux d'occupation supérieur à 200%.

Il a par ailleurs invité les élus "à lutter avec davantage de fermeté" contre l'alcoolisme, estimant que la mortalité due à ses ravages atteignait un niveau "inacceptable".

Et alors qu'un mouvement de grogne contre la vie chère est apparu depuis quelques mois, il a promis que, comme après la crise antillaise de 2009, l'Etat était prêt à mobiliser ses services pour mettre en lumière d'éventuelles pratiques anticoncurrentielles dans la distribution.

Samedi, Nicolas Sarkozy se rendra dans la province Nord à majorité indépendantiste pour visiter le gigantesque chantier de l'usine de nickel de Koniambo, symbole du rééquilibrage économique entre le Nord pauvre et le Sud riche de l'archipel voulu par la France. Il regagnera Nouméa pour l'ouverture, dans la soirée, des XIVes Jeux du Pacifique.

Edité par Sophie Louet