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Sarkozy appelle à l'unité pour garder la majorité au Sénat

Nicolas Sarkozy a prévenu mardi que la majorité ne pouvait se permettre aucune dissidence aux sénatoriales du 25 septembre. Le chef de l'Etat s'irrite du cavalier seul de son ancien compagnon de route Pierre Charon à Paris, ce dernier ayant déposé mardi u

Nicolas Sarkozy a prévenu mardi que la majorité ne pouvait se permettre aucune dissidence aux sénatoriales du 25 septembre. Le chef de l'Etat s'irrite du cavalier seul de son ancien compagnon de route Pierre Charon à Paris, ce dernier ayant déposé mardi u - -

par Sophie Louet et Emmanuel Jarry PARIS (Reuters) - La majorité ne peut se permettre aucune dissidence aux sénatoriales du 25 septembre, a prévenu...

par Sophie Louet et Emmanuel Jarry

PARIS (Reuters) - La majorité ne peut se permettre aucune dissidence aux sénatoriales du 25 septembre, a prévenu mardi Nicolas Sarkozy, qui s'irrite du cavalier seul de son ancien compagnon de route Pierre Charon à Paris.

Malgré les mises en garde élyséennes, ce dernier a déposé mardi une liste "complémentaire" à la liste officielle de l'UMP en affirmant dans un communiqué sa totale fidélité au président.

Mardi matin, lors du petit-déjeuner de la majorité, le chef de l'Etat "a dit que les dissidences n'étaient pas acceptables", rapporte un participant. "Il a appelé à l'union. Il n'a pas cité le nom de Charon mais cela le concernait".

Pour la première fois dans l'histoire de la Ve République, la haute assemblée pourrait basculer à gauche et l'Elysée et Matignon, qui se tiennent officiellement éloignés des querelles internes à l'UMP, redoutent qu'une défaite ne sonne "le tocsin" à sept mois de l'élection présidentielle.

L'expression est de Gérard Larcher, le président UMP du Sénat, qui se dit toutefois confiant sur l'issue du scrutin et prédit, dans ses "projections les moins euphoriques", une courte victoire de la droite. Sept à 12 sièges d'avance, selon les stratèges du parti présidentiel.

Candidat à un nouveau mandat, Gérard Larcher sait que l'arithmétique peut lui être fatale le 1er octobre, lors de la bataille pour le "plateau", à un siège près. Les conseillers municipaux représentent quelque 95% des "grands électeurs" des sénateurs.

Droite et gauche s'opposent sur les chiffres, mais si elle veut s'imposer le 25 septembre, l'opposition doit au moins conquérir 23 sièges. "27 ou 28 sièges", dit-on à l'UMP.

Lors du précédent renouvellement, qui portait sur un tiers des sièges au Sénat, la gauche s'était adjugé 21 sièges.

Au prochain scrutin, qui en concerne 170, elle devrait mécaniquement enregistrer de nouveaux gains à la faveur de ses bons résultats aux dernières élections locales (municipales, régionales, cantonales).

"POKER MENTEUR"

A Paris, où le symbole l'emporte sur le nombre, la majorité compte actuellement cinq sièges de sénateurs, dont celui du centriste Yves Pozzo di Borgo, qui présente sa propre liste. L'UMP espère "sauver" ses quatre sièges mais la menace que fait planer Pierre Charon pourrait lui en coûter un.

Ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, l'homme des "coups tordus" pour ses détracteurs, l'élu UMP du XVe arrondissement avait annoncé le 17 juin son intention de présenter une liste dissidente, baptisée "Majorité présidentielle", face à la liste officielle menée par la ministre des Sports Chantal Jouanno.

C'est désormais chose faite. Le conseiller UMP annonce dans un communiqué avoir déposé mardi à la préfecture "en toute liberté et en toute responsabilité" une liste "composée d'élus de Paris dans leur diversité".

"Le 1er octobre, Gérard Larcher pourra compter sur la présence et le vote des élus de la liste que je conduis", assure-t-il.

Menacé d'exclusion par Alain Marleix, chargé des élections à l'UMP, Pierre Charon n'a pas apprécié que la quatrième place en position éligible de la liste Jouanno revienne à Daniel-Georges Courtois, ancien collaborateur de François Fillon.

Les querelles intestines, monnaie courante au sein de la fédération UMP de Paris, se sont avivées depuis que ses soutiens ont évoqué l'intérêt du Premier ministre pour la capitale.

Pierre Charon se prévalait avant l'été de l'appui de 13 des 52 conseillers parisiens - assez pour "faire" un siège de sénateur et menacer Daniel-Georges Courtois - mais ses soutiens s'amenuisent, souligne-t-on à l'UMP. "Huit", dit-on. Ainsi le maire frondeur du Ier arrondissement, Jean-François Legaret, s'est-il finalement rallié à la liste Jouanno.

Pierre Charon rappelle dans son communiqué avoir obtenu le 17 juin "le vote de 13 conseillers de Paris, soit 174 grands électeurs, ce qui équivaut déjà à un siège de sénateur". "Depuis, beaucoup de grands électeurs nous ont rejoints".

Pour Chantal Jouanno, "c'est un poker menteur" qui se joue. "Le premier qui craque a perdu".

Le dépôt des listes s'achève le 16 septembre.

Avec Emile Picy, édité par Yves Clarisse