BFMTV
Politique

Sarkozy annonce une réforme de la médecine de proximité en 2011

Nicolas Sarkozy a annoncé mercredi une réforme de la médecine de proximité en 2011 pour remédier au "désert médical" constaté dans certaines zones de France, avec une première série de mesures dès la fin 2010. /Photo d'archives/REUTERS/Jean-Paul Pélissier

Nicolas Sarkozy a annoncé mercredi une réforme de la médecine de proximité en 2011 pour remédier au "désert médical" constaté dans certaines zones de France, avec une première série de mesures dès la fin 2010. /Photo d'archives/REUTERS/Jean-Paul Pélissier - -

par Emmanuel Jarry ORBEC, Calvados (Reuters) - Nicolas Sarkozy a annoncé mercredi une réforme de la médecine de proximité en 2011 pour remédier au...

par Emmanuel Jarry

ORBEC, Calvados (Reuters) - Nicolas Sarkozy a annoncé mercredi une réforme de la médecine de proximité en 2011 pour remédier au "désert médical" constaté dans certaines zones de France, avec une première série de mesures dès la fin 2010.

Lors d'une table ronde à Orbec, une petite bourgade normande, le président a diagnostiqué une "crise identitaire" de cette médecine de proximité et des médecins généralistes.

"Face à une crise identitaire, nous devons agir vite", a-t-il dit. "Dans mon esprit, les premières décisions seront prises avant la fin de l'année. On n'aura pas tout fait avant la fin de l'année mais je souhaite qu'on ait pris toutes les décisions concernant la médecine de proximité en 2011."

"Vous n'aurez pas longtemps à attendre avant de voir la détermination réelle du gouvernement en la matière", a-t-il ajouté à l'adresse des médecins libéraux, un des publics qu'il cajole particulièrement, avec les agriculteurs, à 17 mois de l'élection présidentielle de 2012.

Il a précisé que cette réforme serait précédée d'une courte période de concertation et que le ministre du Travail et de la Santé, Xavier Bertrand, devrait s'appuyer sur le rapport que lui a remis la semaine dernière l'ancien ministre Elisabeth Hubert.

Ce médecin y fait une série de propositions pour enrayer la désertification médicale.

Elle propose notamment d'encourager les regroupements de professionnels au sein de "maisons de santé" et de moduler les honoraires en fonction de l'acte - une proposition que Nicolas Sarkozy s'est dit prêt mercredi à expérimenter, sans toutefois remettre en cause la rémunération à l'acte.

L'INCITATION PLUTÔT QUE LA COERCITION

Alors que le système de santé français est encore réputé l'un des meilleurs au monde, Elisabeth Hubert fait état de difficultés "réelles" à accéder à une offre de soins "en un temps court et à des conditions financières acceptables", en milieu rural mais aussi dans certains quartiers urbains.

Une situation contre laquelle Nicolas Sarkozy s'est élevé. "ll n'y a jamais eu autant de médecins en France - 210.000 - et jamais il n'y a eu autant de régions (...) sous-représentées médicalement. On ne peut pas continuer comme ça", a-t-il dit.

"Je suis persuadé que la coercition ne marche jamais mais l'incitation peut marcher", a-t-il ajouté.

Nicolas Sarkozy avait auparavant visité le "pôle de santé libéral ambulatoire" ouvert le 1er septembre dernier à Orbec.

Ce pôle réunit quatre médecins généralistes, dont deux à mi-temps, un médecin du travail, deux infirmiers, un kinésithérapeute, une diététicienne et deux équivalents temps plein pour le secrétariat. A partir de janvier, un chirurgien orthopédiste viendra y faire des consultations postopératoires.

Ce pôle dessert un bassin de 9.000 habitants et assure une permanence des soins six jours sur sept.

Selon son promoteur, le docteur Anni Pithon, ses activités assurent à ses médecins à plein temps un revenu moyen net de 6.000 à 7.000 euros par mois pour une soixantaine d'heures de travail par semaine.

Edité par Yves Clarisse