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Sarkozy annonce le redémarrage temporaire de Petit-Couronne

Lors de sa visite sur le site, Nicolas Sarkozy a annoncé qu'un accord avait été conclu avec Shell pour faire redémarrer temporairement la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, en Seine-Maritime. /Photo prise le 24 février 2012/REUTERS/Kenzo Tribouillard

Lors de sa visite sur le site, Nicolas Sarkozy a annoncé qu'un accord avait été conclu avec Shell pour faire redémarrer temporairement la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, en Seine-Maritime. /Photo prise le 24 février 2012/REUTERS/Kenzo Tribouillard - -

Nicolas Sarkozy a annoncé ce vendredi la signature d'un accord avec Shell pour redémarrer temporairement la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, en Seine-Maritime, mais il a précisé qu'une solution définitive était encore à trouver.

Le contrat de façonnage (processing), qui donnera du travail pendant six mois à la plus ancienne raffinerie de France, était en discussion depuis quelque temps. Le chef de l'Etat est venu dire aux 550 salariés du site qu'il avait été signé jeudi soir. "La date de six mois est indiquée expressément dans le contrat", a-t-il déclaré aux salariés après une réunion avec l'intersyndicale en présence des administrateurs judiciaires et du député socialiste de la circonscription, l'ancien Premier ministre Laurent Fabius.
Le contrat permettra à la raffinerie de distiller du pétrole brut appartenant à Shell, ancien propriétaire du site, pour lui fournir de l'essence et du gas-oil.

« Je suis quelqu'un de parole... »

Nicolas Sarkozy est convenu que cela ne constituait pas une solution définitive au sort de la raffinerie de Petit-Couronne, placée en règlement judiciaire après le dépôt de bilan du groupe suisse Petroplus et à l'arrêt depuis début janvier. "Je suis quelqu'un de parole, c'est signé", a dit le Chef de l’Etat. "Je ne dis pas que ça sauve la raffinerie mais ça donne du boulot pour six mois", a-t-il dit à des salariés lors d'une brève visite de la raffinerie. Il reste à retrouver un repreneur, dont le gouvernement veut que ce soit un industriel, a-t-il souligné. Mais "s'il n'y avait pas ce contrat de processing, la raffinerie c'était fini."
Il faudra deux mois de travaux pour remettre en état de marche la raffinerie, pour un coût évalué à 50 millions d'euros. "Les administrateurs judiciaires m'ont confirmé que, hier, sont arrivés les vingt premiers millions d'euros venant de l'Etat", a précisé Nicolas Sarkozy. Dix millions de plus seront débloqués sous forme d'avance sur les quotas CO2 et 20 millions seront fournis par Shell comme avance de trésorerie.
Une proposition de loi sera discutée le 28 février au Parlement pour donner une base juridique au maintien dans la raffinerie de stocks représentant environ 200 millions d'euros. "Je pense que d'ici à la mi-mars ce sera réglé", a estimé Nicolas Sarkozy. "Cela permettra aux administrateurs judiciaires de négocier avec les créanciers qui avaient des droits sur le stock, pour que le stock reste à l'intérieur de l'entreprise."

Etat cherche industriel

Il a rappelé que le parquet de Nanterre avait ouvert une enquête préliminaire sur le "siphonage" présumé de la trésorerie de Petroplus France vers des filiales à l'étranger. Concernant la "bataille essentielle" que constitue la recherche d'un repreneur, le président de la République a fait état de "trois ou quatre groupes intéressés". "Il faut qu'on essaye de trouver un industriel", a-t-il ajouté. "Mais avec le contrat de processing, avec l'argent que nous avons mis pour relancer les installations industrielles, nous pouvons engager une discussion sérieuse." Il a précisé que l'Etat modulerait les conditions faites au futur repreneur éventuel selon sa nature. "On fera plus si c'est un repreneur industriel sérieux, qui veut investir dans l'outil. On fera moins si c'est un financier", a-t-il expliqué.
Venu en président de la République, Nicolas Sarkozy a rendu hommage à l'esprit de responsabilité des partenaires sociaux dans cette affaire, oubliant un instant que le candidat à un second mandat qu'il est n'a pas de mots assez durs pour dénoncer les "corps intermédiaires" dans ses meetings. Il a précisé qu'un petit groupe de suivi serait constitué avec l'intersyndicale de Petit-Couronne, de façon à ce que les salariés puissent avoir en temps réel connaissance des dossiers des repreneurs éventuels.

Les syndicats n’y voient qu'une première étape

Un représentant de la CGT, Nicolas Vincent, a salué au nom de l'intersyndicale la signature du contrat de façonnage avec Shell, "qui était dans l'air du temps". Il a salué la proposition de loi sur les stocks, "trésor de guerre" des salariés de la raffinerie, mais précisé qu'il s'agissait en fait d'une proposition de l'intersyndicale. "Il faut rendre à César ce qui appartient à César", a-t-il dit. Les syndicats ne voient eux aussi là qu'une première étape à transformer en trouvant un repreneur définitif. "Nous, ce qu'on veut vraiment, c'est un pétrolier", souligne Fabrice Denoyelle, délégué CGT.

La Rédaction, avec Reuters