BFMTV
Politique

Sarkozy achève une visite consensuelle en Nouvelle-Calédonie

Au terme d'une visite de deux jours et demi, Nicolas Sarkozy a réaffirmé dimanche son attachement au maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France mais il s'est engagé à accompagner loyalement le dialogue engagé par les communautés du territoire pour d

Au terme d'une visite de deux jours et demi, Nicolas Sarkozy a réaffirmé dimanche son attachement au maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France mais il s'est engagé à accompagner loyalement le dialogue engagé par les communautés du territoire pour d - -

par Yann Le Guernigou PAITA, Nouvelle-Calédonie (Reuters) - Nicolas Sarkozy a réaffirmé dimanche son attachement au maintien de la Nouvelle-Calédonie...

par Yann Le Guernigou

PAITA, Nouvelle-Calédonie (Reuters) - Nicolas Sarkozy a réaffirmé dimanche son attachement au maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France mais il s'est engagé à accompagner loyalement le dialogue engagé par les communautés du territoire pour décider de son avenir.

Il a indiqué en outre que l'Etat était prêt à continuer à jouer un rôle dans l'exploitation du nickel, la principale richesse de cet archipel du Pacifique Sud distant de la métropole de 17.000 km, via le groupe Eramet.

Le chef de l'Etat s'exprimait au terme d'une visite de deux jours et demi au cours de laquelle il a multiplié les appels au compromis entre majorité d'ascendance européenne et minorité indépendantiste kanake pour surmonter leurs vieilles divisions, qui avaient dégénéré en violences dans les années 1980.

Dans un discours prononcé à Païta, le fief du président du gouvernement du territoire Harold Martin, il s'est présenté en "gardien vigilant" du processus lancé par les accords de Nouméa en 1998, qui balisent la voie vers un référendum d'autodétermination prévu à partir de 2014.

"La France avance sereinement vers la consultation", a-t-il dit devant une assistance en grande majorité "caldoche" qui l'a ovationné quand il a déclaré : "Tout pousse chez moi à croire au maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France !".

Pour autant, il a assuré que la décision revenait aux seuls Calédoniens et qu'il respecterait un choix final qui serait différent, même si une indépendance totale paraît difficilement envisageable au vu du rapport de force actuel dans l'électorat.

"Je dirais même que ma conviction personnelle m'oblige davantage à l'endroit de ceux qui n'ont pas les mêmes convictions, pour qu'ils soient assurés que la parole ne sera pas trahie", a-t-il indiqué.

"RÉVOLUTION DANS LES MENTALITÉS"

Nicolas Sarkozy a rappelé que la mise en oeuvre des accords de Nouméa, qui prévoient des transferts de compétence dans plusieurs domaines, s'était accélérée depuis son arrivée à l'Elysée.

Il a salué comme une "révolution dans les mentalités" les concessions faites de part et d'autre pour parvenir à des mesures symboliques comme l'adoption d'un double drapeau, l'un aux couleurs de la France, l'autre aux couleurs mélanésiennes, ou l'élection cette année d'un membre de la minorité indépendantiste à la présidence du Congrès.

Le chef de l'Etat s'est voulu tout aussi consensuel pendant sa visite, effectuant peu après son arrivée le "geste coutumier" de bienvenue à Nouméa même, pour montrer que la culture kanake est "légitime dans toute la Nouvelle-Calédonie", pas seulement dans les provinces du Nord et des Iles à majorité mélanésienne.

Dans le même temps, il a promis aux élus européens de la capitale du territoire de nouveaux moyens pour lutter contre la délinquance. Et il a tenu un langage très ferme contre la violence après les incidents qui ont fait quatre morts début août dans l'île de Maré, pressant les Kanaks de régler par le dialogue les différends de quelque nature, qu'ils soient coutumiers, syndicaux ou politiques.

Le geste le plus fort de son séjour a sans doute été sa visite, dans la province Nord, du chantier de l'usine de nickel de Koniambo, symbole du rééquilibrage économique, voulu par la France, entre le nord pauvre et le sud riche de cet archipel de 245.000 habitants.

Ce projet d'un montant de cinq milliards de dollars est contrôlé par des intérêts kanaks associés au géant minier anglo-suisse Xstrata.

Nicolas Sarkozy a évoqué dimanche la nécessité d'une "gestion politique du nickel", métal dont la Nouvelle-Calédonie possède environ un quart des réserves mondiales, pour s'assurer que toute la population profite de cette richesse.

Sur ce point, il a promis que l'Etat français se maintiendrait au capital d'Eramet, un des principaux acteurs du secteur via sa filiale, la Société Le Nickel (SLN).

"La France gardera de façon certaine le contrôle du capital d'Eramet, aujourd'hui et demain (...) c'est un engagement d'Etat que je prends devant vous", a-t-il dit. L'Etat détient à ce jour 27% d'Eramet via le BRGM et Areva, auquel s'ajoutent un peu plus de 4% dans les mains des provinces néo-calédoniennes.

édité par Bertrand Boucey