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Politique

Sarkozy a-t-il tenu ses promesses ?

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Le 6 mai 2009, Nicolas Sarkozy a fêté ses 2 ans en tant que Président. L'heure est donc au bilan. Logement, emploi, immigration, sécurité... Zoom sur ses promesses de campagne.

2 ans de Présidence, ça se fête. Et c'est ce qu'a fait ce mercredi 6 mai, Nicolas Sarkozy. Mais cet anniversaire, c'est aussi l'occasion de faire le bilan de ces 2 premières années de mandat et de faire le point sur les promesses faites par le candidat Sarkozy en 2007.

Logement : 500 logements construits sur... 700 000

Nicolas Sarkozy avait promis zéro SDF fin 2006. Un objectif que Christine Boutin, ministre du Logement a qualifié en janvier dernier d'inatteignable : impossible de mettre en place un droit opposable à l'hébergement, puisqu'on ne peut pas placer de force les sans-abris dans des foyers d'accueil.
Le droit au logement opposable (DALO) a, lui, bel et bien été mis en place. En revanche, sur les 700 000 logements à construire d'ici 8 ans, seuls 500 ont été construits, si l'on prend les chiffres de la maison à 15 euros par jours. Sans compter que la crise est passée par là, le refus des banques de prêter aussi.

Emploi : « Travailler plus pour gagner plus » ?

En hausse depuis un an, le chômage touche presque 8% de la population active. Pas évident en pleine crise d'atteindre le plein emploi, comme l'envisageait le candidat Sarkozy en 2007.
En revanche, la promesse de faciliter la création d'entreprise, elle, a bien été tenue puisque par exemple 140 000 personnes ont déjà adopté depuis sa création le 1er janvier dernier, le statut d'auto-entrepreneur.
Enfin, le contrat de travail unique n'est pas à l'ordre du jour. Mais des mesures comme la rupture de contrat à l'amiable ou le revenu de solidarité active (RSA) ont bien été mises en place.

Immigration choisie, plus subie

Pour réaliser l'objectif de maîtrise de l'immigration, le Président Sarkozy a créé le ministère dédié, celui de l'Immigration et de l'Identité Nationale. Et la loi de novembre 2007 renforce la lutte contre l'immigration clandestine et instaure les quotas d'étrangers dont la France a besoin. Pendant la présidence française de l'Union Européenne, Nicolas Sarkozy a fait adopter un pacte immigration basé sur les mêmes conditions. 8 accords ont déjà été passés avec des Etats africains et en échange du respect des quotas, la France s'engage à intensifier le co-développement.

Délinquance : bilan mitigé

Comme promis, la loi sur les peines planchers a été l'une des premières réformes mises en place par la ministre de la Justice Rachida Dati à l'été 2007. Plutôt bien appliquée par les magistrats, elle a cependant fait augmenter la population carcérale de 5% en 1 an, d'après les chiffres du député UMP rapporteur du projet de loi, Guy Geoffroy.
Concernant la délinquance des mineurs, l'ordonnance de 1945 n'a pas encore été revue mais un comité travaille à sa réforme. Pour l'instant, les mineurs de moins de 13 ans restent irresponsables pénalement. Et pour les délinquants sexuels, la loi sur la récidive et les peines planchers de 2007, qui prévoit des soins obligatoires pour les délinquants sexuels, est appliquée.

Hamon, catégorique : « Zéro pointé. C'est un échec »

Benoit Hamon, porte-parole du Parti Socialiste, n'est pas tendre avec le bilan de Nicolas Sarkozy, auquel il met une note sans appel : « zéro pointé ». Pourquoi une telle sévérité ? Hamon ne manque pas d'arguments : « Echec sur le chômage, échec sur le pouvoir d'achat, échec sur l'insécurité, échec sur les services publics... Quand on regarde le fait que le chômage augmente là où il annonçait qu'il allait baisser, le fait que le pouvoir d'achat régresse là où il annonçait une augmentation du pouvoir d'achat. Sur l'insécurité, il devait faire reculer la délinquance de 5% ; on a eu une augmentation de 23% sur les violences faites aux personnes. Un pays qui a rempli ses prisons et qui, à l'extérieur des prisons, est encore plus violent qu'il ne l'était auparavant. C'est un échec. »

Copé, dithyrambique : « Soyons positifs »

De son côté, Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée Nationale, cherche à positiver : « Les chantiers que nous avons ouverts sont fantastiques. Personne n'avait osé aborder de front autant de sujets difficiles, et en plus dans un contexte de crise. C'est ça qu'on doit au Président de la République, c'est cette dynamique nouvelle qui a été donnée. Ce n'est quand même pas complètement un hasard si on constate que la France subit un petit peu moins la crise que d'autres pays ; c'est peut-être aussi lié à la politique que nous menons. Moi je suis pour qu'on soit positifs, parce que dans ces périodes dures, de crise, il n'y a rien qui est pire en France que de voir les gens s'opposer les uns aux autres. »

La rédaction, avec Marion Lagardère