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Sans-papiers : les régularisations n'augmenteront pas

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls.

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls. - -

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls annonce la préparation d'une circulaire sur la régularisation des sans-papiers. Le nombre de régularisations ne sera pas supérieur à celui décidé par le gouvernement de François Fillon, précise-t-il.

La situation économique et sociale de la France ne permet pas d'accueillir et de régulariser plus de sans-papiers que ce n'était le cas sous la présidence de Nicolas Sarkozy, affirme Manuel Valls, qui confirme qu'il n'y aura pas de régularisation massive. Dans une interview au Monde, le ministre de l'Intérieur précise qu'une circulaire précisant les critères de régularisation au cas par cas est « en préparation », et exclut d'aller au-delà des quelque 30 000 régularisations annuelles décidées sous le gouvernement de François Fillon.

« Etre de gauche, ce n'est pas régulariser tout le monde »

« Etre de gauche, ce n'est pas régulariser tout le monde et se retrouver dans une impasse », souligne-t-il. « Aujourd'hui, la situation économique et sociale ne permet pas d'accueillir et de régulariser autant que certains le voudraient ». « Les régularisations doivent se faire en s'appuyant sur des critères précis, objectifs, compréhensibles, à la fois par ceux qui sont dans cette situation, ceux qui pourraient venir sur notre sol national, et nos compatriotes », explique le ministre.

La fin de la rétention des familles

Ces critères, qui seront détaillés dans la future circulaire, « sont les années de présence en France, la situation par rapport au travail, les attaches familiales, la scolarisation des enfants ». « Ils ont été interprétés de manière beaucoup trop restrictive et n'ont pas été appliqués de manière uniforme sur l'ensemble du territoire par le précédent gouvernement », estime Manuel Valls.
Quant au placement en rétention des familles avec enfants, auquel François Hollande a promis de mettre fin durant sa campagne, une circulaire sera publiée « dans les prochains jours ». « Elle annoncera l'arrêt immédiat de la rétention des familles et précisera les règles de leur assignation à résidence », dit le ministre.

« Une première grande faute politique »

Après cette annonce, l’ancien porte-parole du NPA, Olivier Besancenot, dit sur RMC ressentir un « grand sentiment d’injustice. Soit Sarkozy en partant a laissé traîner un ministre, et un ministre sarkozyste sans le savoir s’est faufilé dans le gouvernement Ayrault. Soit, et c’est plus malencontreux, le gouvernement Ayrault vient de commettre sa première grande faute politique, sa première grande fracture morale avec le peuple de gauche. »

La Rédaction, avec Reuters