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Saisie de 2 millions d'euros au FN: les époux Ménard dénoncent une justice à deux vitesses

Robert et Emmanuelle Ménard.

Robert et Emmanuelle Ménard. - BFMTV

Emmanuelle Ménard, députée élu dans l'Hérault, et son mari Robert Ménard, maire de Béziers, soutenus par le Rassemblement national (ex-FN), ont réagi ce dimanche sur notre plateau à la décision de la justice de saisir deux millions d'euros d'aides publiques à destination de ce parti dans le cadre de l'enquête sur les emplois fictifs présumés d'assistants parlementaires européens.

Alors que la justice soupçonne le Rassemblement national, à l'époque Front national, d'avoir mis en place un système de détournements de fonds européens réservés aux assistants parlementaires, elle a décidé de retenir deux millions d'euros d'aides publiques qui devaient être versés ce lundi à la formation au titre du financement public des partis politiques. Ce dimanche soir, Emmanuelle Ménard, députée élue dans l'Hérault, et son époux, Robert Ménard, maire de Béziers, tous deux soutenus par le Rassemblement national, sont intervenus sur notre antenne ce dimanche soir à ce sujet. 

"Moralement, ce n'est pas bien"

"Il n’y a pas de décision judiciaire, les juges n’ont pas statué mais on va les punir avant", a déploré Emmanuelle Ménard qui a estimé que si la procédure était légale, la présomption d'innocence n'en était pas moins "mise à mal". "On réserve ça d’habitude à des trafics de drogue, à des gros trafiquants. Je ne me prononce pas sur le fond. C’est une décision trop rapide et trop brutale", a prolongé Robert Ménard". Cependant, il n'a pas voulu reprendre les termes de Marine Le Pen qui a parlé d'"assassinat politique". 

"Assassinat politique, c’est le vocabulaire de Marine Le Pen. Je dirais plutôt que moralement, ce n’est pas bien. (...) Il n’y a ni complot ni assassinat politique. Il y a une surenchère du vocabulaire qui prête à sourire. C’est suffisamment grave, il n’y a pas besoin d’en rajouter", a-t-il dit. Il a parlé de "deux poids, deux mesures" entre le Rassemblement national et le MoDem, lui aussi soupçonné d'avoir fait rétribué par le Parlement européen des personnes travaillant en fait pour le compte du parti. "Monsieur Bayrou a dit qu’il n’avait plus aucune nouvelle de la justice", a ajouté Emmanuelle Ménard. 

La question s'est ensuite portée sur le rôle joué par les magistrats. Robert Ménard a estimé qu'"un certain nombre de juges ne sont pas impartiaux". 

Robin Verner