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Saint-Etienne-du-Rouvray: une élue brestoise insultée et menacée après un tweet douteux

Julie le Goïc en 2011.

Julie le Goïc en 2011. - Michel Briand via Wikimedia Creative Commons.

"Du coup, le prêtre mort en martyr, il a le droit à 70 enfants de choeur au Paradis?" C'est par ce tweet publié deux heures après l'égorgement du père Jacques Hamel à Saint-Etienne-du-Rouvray le 26 juillet que Julie Le Goïc s'est signalée. Cette élue brestoise est depuis l'objet d'insultes, de menaces et d'appels à la démission.

Certes, Julie Le Goïc, conseillère municipale de la ville de Brest, n’a démontré ni son sens du timing ni la qualité de son humour le 26 juillet. Deux heures à peine après le meurtre du père Jacques Hamel dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray, en Seine-Maritime, elle tweetait ainsi:

Mais le torrent d’insultes suscité s'est avéré bien plus consternant. Comme le note Le Télégramme, les injures numériques qui ont suivi la publication douteuse de Julie Le Goïc proviennent en général de l’extrême-droite ou d’identitaires bretons. Et le terme d’ "injures" est sans doute un peu léger pour certains de ces commentaires qui lui promettent le viol ou la mort:

Isolée au sein du conseil municipal

Si les responsables politiques locaux ont tous désavoué cette violente campagne, l’ancienne militante d’Europe Ecologie-Les Verts, aujourd’hui élue d’opposition au sein du conseil municipal, n’a pas trouvé tellement de soutien parmi eux.

Le maire socialiste de Brest, François Cuillandre, a ainsi jugé ses propos "inacceptables, imbéciles et indécents" tout en rappelant que Julie Le Goïc ne faisait plus partie de sa majorité. Marc Coatanéa, un cadre local du PS, lui a demandé des excuses "sans délai". D’ailleurs Julie Le Goïc a reconnu depuis que son tweet n’était pas du meilleur goût et a regretté d’avoir fait cette blague "sur les réseaux sociaux" tout en l’assumant.

Le FN veut sa démission

Dans Le Lab d’Europe 1, on apprend cependant que Gilles Pennelle, président du groupe FN de Bretagne, réclame désormais la démission de Julie Le Goïc:

"C’est un véritable scandale faire ça après cet attentat horrible. Ça dépasse l’entendement. Elle ne peut pas rester élue en tenant de tels propos." D’après les mots de Gilles Pennelle, il s’agissait aussi pour lui de s’en prendre à "une famille politique, la gauche au sens large, qui ne se prive jamais d'épingler un tweet polémique. Donc retour à l’envoyeur."

Apparemment, Julie Le Goïc, loin de se retirer, a décidé d’appuyer le trait en retweetant ce jeu de mots.

Pas sûr que son fil twitter retrouve la paix de sitôt.

R.V