RSF et le PS rappellent les droits de l'homme à Nicolas Sarkozy

PARIS (Reuters) - Reporters sans frontières (RSF) a organisé jeudi un rassemblement à Paris pour exiger de Nicolas Sarkozy qu'il aborde les questions des droits de l'homme avec le président chinois Hu Jintao, en visite en France.

Près du centre Pompidou, des militants tibétains et ouïghours ont pris part à un lâcher de colombes avec plusieurs personnalités du monde artistique et médiatique français.

Les manifestants portaient des t-shirts blancs à l'effigie du dissident chinois Liu Xiaobo, qui a reçu le prix Nobel de la paix cette année.

Liu purge une peine de prison de 11 ans pour subversion. La Chine le considère comme un criminel et a jugé "obscène" l'attribution du Nobel de la paix à son ressortissant.

"Il serait scandaleux et sidérant que le président chinois vienne trois jours en France sans qu'on parle de Liu Xiaobo, des droits de l'homme, du Tibet ou de la minorité ouïghoure opprimée", a déclaré aux journalistes le secrétaire général de RSF, Jean-François Julliard.

"On peut tout à fait faire du business avec la Chine tout en ayant un discours ferme sur les droits de l'homme", a-t-il ajouté.

Hu Jintao est arrivé jeudi en France. Les industriels français espèrent la signature de plusieurs contrats substantiels, dans l'aéronautique et le nucléaire notamment.

Ces relations économiques sont "nécessaires et positives", estime le Parti socialiste dans un communiqué. Mais, pour que cette visite soit "utile", il faut aussi aborder les questions de régulation du commerce et de désordres monétaires et surtout la question des droits de l'homme, ajoute le PS.

"C'est aussi en respectant la Chine dans ce qu'elle peut apporter au monde que la France peut et doit assumer de lui parler franchement des droits de l'homme", soulignent les socialistes, qui réclament la libération de Liu Xiaobo.

En Chine, "la censure continue de contenir la liberté d'opinion et de conscience. La promotion de la démocratie y est toujours interprétée comme une menace au lieu d'être perçue comme un atout", estime le PS.

En parlant de ces questions avec Hu Jintao, Nicolas Sarkozy donnerait "du sens et de la consistance à la politique étrangère de la France, loin des gesticulations, des improvisations et des postures", juge le Parti socialiste.

Service France, édité par Patrick Vignal