Royal et Valls mènent la contre-attaque du PS contre Hortefeux

PARIS (Reuters) - Ségolène Royal et Manuel Valls ont vivement réagi lundi contre les attaques du ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, pour qui la gauche glose sans agir sur la sécurité.

Dans un entretien publié par Le Monde, il a fustigé les "bien-pensants", un "petit milieu politico-médiatique parisien" et une "gauche milliardaire" éloignés de la réalité.

"De qui se moque-t-il", demande Ségolène Royal dans Le Parisien. "Je rappelle qu'il y a actuellement un clan au pouvoir qui utilise l'Etat à des fins personnelles et au profit d'un groupe de milliardaires bénéficiant du bouclier fiscal et des distributions de Légions d'honneur", déclare l'ancienne candidate présidentielle.

"Tout accrédite la suspicion d'un trafic d'influence au profit des milliardaires financiers de l'UMP", ajoute-t-elle.

Sur RTL, le député-maire d'Evry, Manuel Valls, a dénoncé des "propos tout à fait insupportables" de Brice Hortefeux, membre d'un gouvernement "qui a lié son destin aux plus riches dans ce pays".

"Est-ce que le maire d'Evry, de Sarcelles, de Clichy ou de Tourcoing ou la plupart des élus socialistes qui agissent tous les jours auprès de leurs concitoyens sont dans les cafés de Saint-Germain? Non", a-t-il fait valoir.

"Cela ne nous blesse pas mais cela veut bien dire que ce pouvoir a échoué sur le sujet qui avait été pourtant l'élément de la victoire de Nicolas Sarkozy" à la présidentielle de 2007, a ajouté Manuel Valls.

Sur Europe 1, Brice Hortefeux a poursuivi son offensive contre les socialistes, raillant un "tout petit, tout petit milieu médiatico-parisien qui emploie des mots extrêmement forts (...) mais ne sait pas qu'il n'y a aucune aire d'accueil installée à Paris en bas de chez eux".

Il s'en est pris à ceux qui "considèrent que pour eux il n'y a pas besoin de changer quoi que ce soit mais que pour les autres il faut changer les choses".

"Ça m'est égal ce que la gauche pense", a dit le ministre de l'Intérieur. "Elle devrait s'associer aux succès que nous sommes en train de rencontrer (...) Notre pays est aujourd'hui un des plus sûrs du monde".

Laure Bretton