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Politique

Royal défend le droit «de critiquer le pouvoir en place»

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En pleine polémique sur le « devoir de réserve » des écrivains, l’ex-candidate PS à l’Elysée, Ségolène Royal prend la défense de Marie NDiaye, Prix Goncourt 2009, accusée d'avoir eu des propos « insultants » envers Nicolas Sarkozy.

Dans une interview accordée cet été aux Inrockuptibles, la romancière Marie N'Diaye, qui vient de recevoir le prix Goncourt 2009, avait jugé "monstrueuse" la France de Nicolas Sarkozy. Un pays qu'elle affirmait quitter en grande partie à cause de l'élection de celui-ci en 2007. Le député UMP de Seine-Saint-Denis Eric Raoult a lancé la polémique ce mardi 10 novembre, en évoquant « un devoir de réserve pour les écrivains », jugeant « insultants » les propos de Marie N'Diaye.

« C'est quand même un comble »

Tandis que le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand s'est refusé ce jeudi matin à « arbitrer » la polémique entre Marie NDiaye et Eric Raoult, estimant que l'un et l'autre ont le droit de dire ce qu'ils veulent, la présidente de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal a pris ce jeudi 12 novembre la défense de la romancière : « la liberté d'expression des écrivains est un bien très précieux. [...] Heureusement qu'ils ont cette liberté d'expression. On lui [ndlr, Marie NDiaye] reproche, je crois, d'avoir tenu des propos désobligeants à l'égard de Nicolas Sarkozy. C'est quand même un comble. Je crois que dans une démocratie, il doit être possible quand même de critiquer le pouvoir en place ».

« Je crois que j'ai eu ma dose »

Et si quelqu'un vous critique ? « Je crois que j'ai eu ma dose, répond Ségolène Royal avec humour. Et moi je n'ai jamais poursuivi. J'aurais pu, pour injures publiques. Souvenez-vous, chaque fois que je dis quelque chose, monsieur Lefebvre [ndlr, le du porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre] dit : il faut qu'elle aille en hôpital psychiatrique, etc. Regardez cette liste d'insultes que j'ai reçues. Ça fait partie de la démocratie, du débat public. Et de toute façon, je crois que les Français n'aiment pas les attaques personnelles. Et donc, d'une certaine façon, ceux qui profèrent ce genre d'attaques sont aussi sanctionnés dans l'opinion ».

Pour écouter l'intégralité de l'interview de Ségolène Royal, cliquez ici.

La rédaction, avec Ager Oueslati-Bourdin & Co