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Politique

Retraites : le gouvernement peut-il plier ?

Le projet de réforme des retraites passe devant le Sénat ce mardi. La partie promet d'être moins aisée qu'à l'Assemblée. La journée de mobilisation contre le texte a été très forte ce samedi. Les sénateurs de l'opposition ont promis de faire barrage.

Le projet de réforme des retraites passe devant le Sénat ce mardi. La partie promet d'être moins aisée qu'à l'Assemblée. La journée de mobilisation contre le texte a été très forte ce samedi. Les sénateurs de l'opposition ont promis de faire barrage. - -

Après la forte mobilisation de samedi contre la réforme des retraites, et alors que le texte arrive ce mardi devant le Sénat avec une promesse de «mobilisation totale» de l’opposition, le gouvernement se trouve de nouveau en difficulté pour faire passer le projet.

La mobilisation contre la réforme des retraites ne faiblit pas. Des centaines de milliers de personnes (entre 899.000 selon la police et 3 millions selon les syndicats) ont manifesté une nouvelle fois, ce samedi, contre ce texte.

Tous les yeux sont désormais braqués sur le Sénat, qui va entamer mardi après-midi l'examen de ce projet, parmi les plus emblématiques du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Pour le gouvernement, la partie sera moins aisée qu'à l'Assemblée (où 329 députés ont voté pour, et 233 contre). L'UMP ne bénéficie pas de la majorité absolue, elle a absolument besoin des voix de l'union centriste pour faire passer sa réforme.
En outre, portée par la contestation de la rue, la gauche sénatoriale a annoncé « une mobilisation totale » contre ce texte, tandis que les syndicats entendent faire pression sur la Haute Assemblée. Lors de l'examen de la réforme la semaine dernière en commission des Affaires sociales du Sénat, le gouvernement avait freiné les ardeurs de certains sénateurs de la majorité, accusés de vouloir trop amender le texte.

Le premier ministre François Fillon a néanmoins estimé hier, dimanche, sur M6 que les manifestants qui ont défilé contre la réforme « se trompent » et a refusé de revenir sur l'essentiel du texte, concédant quelques « aménagements possibles », notamment pour les femmes.

Le gouvernement, qui jusqu’à présent est resté ferme, peut-il plier sur la réforme des retraites ?

« Faire cette réforme, mais dans des conditions de justice »

Pour Jean-Louis Masson, sénateur apparenté UMP de Moselle, il faut que le gouvernement cède, par souci d’équité : « On ne peut absolument pas imposer une réforme si les Français n’ont pas le sentiment que cette réforme est juste. L’obstination du président de la République à favoriser la fiscalité au profit des plus riches, crée une situation tout à fait intolérable. Il faut faire cette réforme, mais dans des conditions de justice. »

« Les syndicats ont été écoutés »

Dominique Tian, député UMP des Bouches du Rhône, estime que le gouvernement a écouté la rue, qu’il a déjà reculé sur certains points, et qu’il doit donc désormais tenir bon : « Au Sénat, ça va être la même chose. Des avancées ont été faites. La rue, les syndicats notamment, ainsi que les parlementaires UMP et PS de l’Assemblée nationale, ont été entendus parce que les amendements ont été acceptés par le gouvernement. Le gouvernement a donc fait progresser le texte depuis 3 mois. »

bourdinandco - avec Annabel Roger