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Retraites: la CFDT écarte tout "deal" sur le report de l'âge et met en garde face à la "tension sociale"

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, arrive à L'Elysée pour un Conseil national de la Refondation à Paris, le 12 décembre 2022

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, arrive à L'Elysée pour un Conseil national de la Refondation à Paris, le 12 décembre 2022 - Thomas SAMSON © 2019 AFP

Le leader de la CFDT Laurent Berger évacue ce samedi toute possibilité de "deal" entre l'exécutif et son syndicat si le gouvernement maintient le très probable report de l'âge légal de la retraite à l'occasion de sa future réforme

À quelques jours de la présentation officielle de la réforme des retraites par Élisabeth Borne, le 10 janvier, le leader de la CFDT Laurent Berger fait part de sa vive opposition quant au report de l'âge légal de départ à la retraite, a-t-il indiqué ce samedi au Parisien.

"Il n'y aura pas de deal"

"Il faut que ce soit clair, même avec des mesures positives sur les carrières longues ou la pénibilité, on reste opposé à la réforme avec une mesure d'âge. Il n'y aura pas de deal avec la CFDT", affirme le secrétaire général de la CFDT, premier syndicat français.

À trois jours de la présentation d'une réforme explosive des retraites prévue mardi, les syndicats font monter la pression contre le gouvernement qui prévoit de mettre en oeuvre un probable report de l'âge de départ à 64 ans, avec des mesures d'accompagnement sur l'emploi des seniors ou la pénibilité.

"Si Élisabeth Borne continue de penser que la bonne réforme, c'est le report de l'âge légal, on fera tout pour que le gouvernement recule. Et on utilisera tous les leviers qui sont les nôtres !", a averti le N.1 de la CFDT qui retrouvera ses homologues mardi soir pour envisager une riposte commune face au projet gouvernemental.

"La CFDT est prête à appeler les salariés à se mobiliser. Sous différentes formes : manifestations, initiatives dans les secteurs professionnels, appels à des débrayages… ", a-t-il souligné.

"Les Français n'ont pas donné de quitus"

Laurent Berger va jusqu'à mettre Élisabeth Borne en garde: "Attention, Madame la Première ministre, il y a aujourd’hui beaucoup de tension sociale, beaucoup de difficultés sociales, d’angoisses, de conflictualité, beaucoup de ressentis négatifs dans la population."

Il s'inscrit par ailleurs en faux contre l'argument de l'exécutif assurant que la réforme des retraites tirerait sa légitimité de la réélection d'Emmanuel Macron en 2022 dont elle figurait dans le programme.

"Les Français n'ont pas donné de quitus sur les retraites au moment de l'élection présidentielle, il faut arrêter de raconter des histoires", a-t-il déclaré.

"Si l'on s'est autant démenés entre les deux tours de la présidentielle, c'est pour éviter l'élection de Marine Le Pen, ce n'est, évidemment, pas parce qu'on voulait les 65 ans", a-t-il poursuivi.

Celui-ci demande en outre aux mouvements politiques de laisser les syndicats mener le mouvement social qui se profile alors que les partis de gauche réunis sous la bannière de la Nupes prévoit un meeting commun dès le 17 janvier à Paris.

"Je crois que les partis de gauche seraient inspirés de nous laisser gérer la mobilisation sociale. C'est aux organisations syndicales de donner le la et le coup d'envoi de la mobilisation", a demandé Laurent Berger.

Clément Boutin Journaliste BFMTV