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Retraites: fillon prépare à l'abandon du "symbole des 60 ans"

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PARIS (Reuters) - A quelques jours de la présentation du projet de réforme des retraites, François Fillon prépare les Français à l'abandon du "symbole des 60 ans" et à l'allongement de la durée de cotisation.

Le ministre du Travail et des Affaires sociales, Eric Woerth, devrait dévoiler mercredi prochain le plan gouvernemental qui reste ouvert à d'ultimes arbitrages, notamment sur le relèvement de l'âge légal de départ à la retraite.

Fixé à 60 ans depuis 1983, il pourrait être repoussé à 62 ou 63 ans.

"Ce qui va nous guider, ce qui nous guide depuis plusieurs mois que nous préparons cette réforme, c'est la vérité, c'est l'équité, c'est la justice et c'est la progressivité", a souligné François Fillon lors d'un discours à Paris, salle Gaveau, devant de nouveaux adhérents de l'UMP.

"La vérité, elle est implacablement liée aux défis démographiques que nous devons relever et ce défi, il exige de travailler plus longtemps et donc d'augmenter la durée de cotisation et l'âge d'ouverture des droits", a-t-il dit.

"Il serait lâche de notre part de dire aux Français que leur retraite pourrait être assurée sans prolonger la durée d'activité et sans toucher à l'âge légal et au symbole des 60 ans", a-t-il ajouté aux côtés d'Eric Woerth, notamment.

François Fillon a confirmé que le gouvernement solliciterait de "nouvelles sources de financement" pour juguler les déficits des régimes de retraites, "parce que l'effort doit être partagé par tous". Il n'a toutefois rien dit des pistes envisagées.

Selon Le Figaro, l'idée d'une taxe sur les revenus supérieurs à 11.000 euros mensuels est abandonnée.

Pour mettre à contribution les hauts revenus, le gouvernement songerait notamment à une tranche d'impôt sur le revenu supplémentaire, selon l'édition de samedi du quotidien.

Lançant un appel au civisme, le Premier ministre a pressé les Français "d'ignorer les postures partisanes", dénonçant de nouveau le discours du Parti socialiste. "Je leur demande de soutenir la cause de l'intérêt général", a-t-il déclaré.

"Quand Mme (Martine) Aubry annonce aujourd'hui que lorsqu'elle reviendra au pouvoir, elle engagera l'abrogation de la réforme que nous allons faire, je pense que les Français ont suffisamment l'expérience du discours du Parti socialiste pour savoir que c'est un leurre et que naturellement il n'en sera rien", a-t-il dit.

Sophie Louet